• Monstrueux de Robert Kirkman & Charlie Adlard - Walking dead, tome 05

    Monstrueux de Robert Kirkman & Charlie Adlard - Walking dead, tome 05

    fiche

     Scenario > Robert Kirkman
    Dessin > Charlie Adlard
    Trames et niveaux de gris > Cliff Rathburn
    Editeur > Delcourt
    Série > Walking Dead
    Genre > Comics, Horreur
    Date de parution > 2006 pour l'édition originale, 2008 pour la présente édition
    Titre original > The Best Defense
    Nombre de planches > 132
    Traduction > de l'américain par Edmond Tourriol

     auteur

     

    Robert Kirkman   
    Robert Kirkman est un jeune mais prolifique auteur. Il se fait connaître avec la série Battle Pope qu’il publie lui-même au sein de la structure éditoriale qu’il a créé, Funk-O-Tron. Il est repéré par Image Comics qui publie BRIT et Invincible. Les films de George Romero lui inspirent différents scénarii de comics basés sur des histoires de zombies, dont The Walking Dead. Il puise dans ses souvenirs de jeunesse pour le scénario de sa série Invincible. Les aventures de ces superhéros adolescents sont un immense succès et deviennent l’un des fleurons de l’éditeur Image Comics.
    Texte et photo © Delcourt
    Site de l'auteur -

    Charlie Adlard

     

    Né en 1966 à Shrewsbury (Angleterre), Charlie Adlard part dans le Kent pour étudier aux Beaux-Arts de Maidstone. Après un bref passage à Londres pour devenir une rock star, il rentre chez lui pour se remettre au dessin, domaine dans lequel il sera très vite remarqué. Il dessine pour de nombreux éditeurs : Mars Attack et X-Files chez Topps, X-Men Hellfire Club, Storms et Muties chez Marvel, Batman/Scarface, Green Arrow/Lantern, Batman and Superman chez DC, The Walking Dead chez Image,… En janvier 2009, c’est aux Éditions Soleil que paraît sa première collaboration avec un scénariste français, Mathieu Missoffe, en dessinant le cinquième one shot de la collection «Terres Secrètes», Corpus hermeticum : Le Souffle du Wendigo.
    Texte et photo © Soleil 
    site du dessinateur -

    quatrieme de couverture

     LE MONDE TEL QUE NOUS LE CONNAISSONS
    A DISPARU.
    DEFINITIVEMENT 

    Cela fait bientôt un an que Rick et les siens vivent derrière les grilles d'un pénitencier abandonné, à l'abri de hordes de zombies. Un matin, un hélicoptère survole les environs et se crashe à quelques kilomètres. Rick, Michonne et Glenn s'arment et partent secourir ses occupants. Sur place, ils découvrent de nombreuses traces de pas qui leur indique la présence d'une autre communauté humaine à proximité...

    Œuvre fondatrice du genre en bande dessinée, Walking Dead s'impose par sa qualité d'écriture et son attention portée aux relations entre les personnages de cette incroyable aventure humaine. En effet, au-delà des scènes où apparaît la menace des morts-vivants, les auteurs nous entraînent dans un récit où la survie est l'affaire de tous les instants, et où la moindre erreur peut s'avérer fatale... 

     avis personnel

     Depuis que Rick a perdu le leadership au profit d'un comité de décision composée de 4 personnes, la routine s'est installée, la pression est redescendue... jusqu'à ce qu'un hélicoptère soit aperçu dans le ciel, quelques instants avant son crash.
    Rick décide de se rendre sur les lieux, en compagnie de Glenn et Michonne, pour ramener les éventuels survivants.
    Arrivés sur place, de nombreuses traces de pas laissent penser qu'une autre communauté humaine vit dans les environs. Ils décident alors de la retrouver avant d'être surpris par la nuit, à la merci des rôdeurs qui n'ont cessé de les suivre, tandis qu'à la prison, on commence à s'inquiéter de leur absence...

    Le comics alterne les scènes à la prison et celles à Woodbury, augmentant ainsi la tension au fur et à mesure que se révèle le caractère sociopathe et complètement dérangé du Gouverneur, le chef de la communauté installée dans cette ville. Car une horde de zombies à côté du Gouverneur, croyez-moi, c'est de la gnognotte... Le pire, c'est qu'il représente, ce que Rick serait devenu si ses compagnons d'infortune, guidés par leurs valeurs morales encore intactes, n'étaient pas intervenus pour le démettre de son leadership :

     C'était un homme bien. Je dis : c'était. (...) Au début il était dur mais il faisait son boulot. Philip a vite émergé comme notre chef naturel. Il faisait ce qu'il avait à faire. Ce qu'il fallait faire pour que les gens soient en sécurité. Au bout d'un moment, il est devenu clair qu'il faisait ça plus par plaisir que pour nous protéger. Il valait à peine mieux qu'un foutu salopard. (Docteur Stevens, page 113)

    Alors qu'à Woodbury, au contraire, les gens préfèrent fermer les yeux sur les méthodes inavouables de leur chef pour continuer à profiter de la sécurité qu'il leur offre. Avec le tome précédent, on pensait avoir franchi un cap supplémentaire dans la violence, mais ici on atteint le paroxysme de l'épouvante et de l'horreur et le titre "Monstreux" prend toute sa signification.

    Le Gouverneur donne des jeux inspirés des antiques jeux du cirque où les zombies ont remplacé les fauves pour pimenter les combats entre humains. Car il a compris que, pour sa tranquillité d'esprit et la préservation de son pouvoir, mieux valait occuper et détourner l'esprit des autres :

     Ils se sont retournés les uns contre les autres... Ils sont tombés à court de vivres ou un truc du genre... Ils ont commencé à s'entretuer. (...) Ce que j'en retire, c'est qu'il faut occuper les gens ou ils se retourneront contre vous. Lire et baiser, ça va bien cinq minutes. Au bout d'un moment il faut trouver autre chose. D'où notre petit événement sportif.
    (Gouverneur, page 75)

    Cette séquence est déjà bien choquante, mais l'on apprend ensuite avec stupeur que, pour rendre les zombies plus dociles, le Gouverneur les nourrit avec de la chair humaine ! Il avouera d'ailleurs, à un moment, être fasciné par eux et leur mode de fonctionnement, pas si éloigné de celui des humains :

    Ils ont tant à nous apprendre [en parlant des zombies]. Regardez... Ils vont être à leur affaire toute la nuit. Ils ne s'arrêteront pas. Ils mangent tant qu'il en reste et après, ils sont heureux. (...) Ils sont comme nous. Tout pareils. Ils découvrent ce qu'ils veulent. Ils prennent ce qu'ils veulent. Et quand ils ont eu ce qu'ils voulaient... Ils sont heureux un bref instant. Puis ils en veulent encore.
    (Gouverneur, page 90)

    Notre sentiment d'horreur va crescendo et connaît son apogée avec les scènes de torture physique ou mentale et les scènes  de viol que cet homme cruel, affranchi de toute morale, bref, déshumanisé, inflige à ses trois prisonniers.

    A la prison, évidemment, les survivants, contrairement au lecteur, ne connaissent pas le sort abominable qui frappe leurs compagnons. La vie continue. Un générateur tente d'être redémarré, ce qui leur octroierait quelques heures d'électricité par jour et la possibilité de visionner des DVDs le soir.
    Tyreese et Axel avouent être heureux de leur nouvelle situation, même si cela semble complètement incongru :

    Tyreese : C’est un monde nouveau, mec. Imagine ce que ça nous fait de vivre dans une prison… en appelant ça « chez nous ». On dort dans des chambres avec des barreaux en guise de murs. Toute la journée, on ne voit que ça. Barrières, grilles… Et on n’a jamais été aussi heureux depuis le début de cette merde.
    Axel : J’ai jamais été dehors. Jamais en danger, ni chassé par ces trucs. J’étais là-dedans avant qu’ils commencent à tuer des gens… et j’y étais après. Alors, ouais… c’est un monde nouveau. Et Dieu me pardonne… mais c’est celui que je préfère. (page 60)

    Derrière cette normalité apparente, on sent l'équilibre précaire et prêt à voler en éclats : Carol semble très éprouvée psychologiquement, au bord d'une folie que son obsession malsaine alimente.
    Tandis qu'il apparaît que Rick, Glenn et Michonne ne rentreront pas pour la nuit, l'inquiétude et l'impuissance s'installent au pénitencier. La phrase, prononcée par Andrea au cours de l'après-midi, sonne alors comme une prophétie funeste :

      Andrea : C'est important de garder la forme... Au cas où on aurait besoin de moucher du monde depuis ici... Au cas où on serait attaqués.
    Dale : Attaqués ? Comment ça "attaqués"? Qui nous attaquerait? Je me doute qu'on aura toujours un bon arrivage de zombies contre les grillages... Mais je n'appellerais pas ça une attaque.
    Andrea : Je ne parle pas des zombies, Dale. Tu te souviens à quoi ressemble cet endroit, vu de l'extérieur ? Comme on était contents quand on l'a trouvé ? Tu crois qu'on est les seuls ? Les seuls survivants ? Ça m'étonnerait.
    (page 132)

    Au cours de leur excursion à l'extérieure de la prison et avant leur emprisonnement, Michonne, l'experte toute catégorie ès zombie nous livre quelques informations sur eux :

      C'est comme ça que ça marche, dehors. On leur passe devant sans faire gaffe... Mais eux [les zombies], ils sont à l'affût... et ils nous suivent. Ils ne peuvent pas bouger aussi vite que nous. Plus on marche, plus ils seront loin... Mais ils nous suivront toujours. Quand on sera arrivés, il ne leur faudra pas longtemps pour nous rejoindre. Et plus notre trajet durera... plus ils seront  nombreux.
    (Michonne, page 62)

    On apprend également un autre de leur surnom, donné par le Gouverneur : "voraces" (venant de cette crapule, il ne pouvait être mieux trouvé!) !

    Côté dessins, si j'ai apprécié les scènes de nuit et celles avec les zombies qui sont bien mises en valeur par le travail sur le tramage, j'ai par contre trouvé que les traits des visage de Carol et Lori étaient de plus en plus grossiers...

    Pour conclure, un tome très bien construit où le scénariste fait habilement monter la tension, d'abord progressivement puis en faisant se succéder à un rythme effréné les scènes-choc...
    A l'instar des survivants de la prison, le lecteur reste incertain sur le sort réservé aux 3 malheureux prisonniers !
    Et pour mon malheur, le tome suivant ne sera pas disponible à ma médiathèque avant le 1er juillet ! Mais comment vais-je tenir jusque-là ?!?

    Bilan de ce tome :
    Aucun mort mais c'est presque pire puisque Rick et Michonne sont cruellement et sauvagement atteints dans leur intégrité physique !!!

    Différences entre comics/série (attention, spoiler

    ♦ avec ce tome, la série reprend le fil de l'intrigue du comics avec de notables différences
    ♦ dans la série, Michonne entre par deux fois à Woodbury : une 1ère fois avec Andrea (qui a été séparée du groupe lors de l'attaque de la ferme) quand elles sont découvertes à proximité de l'hélicoptère crashé,  elle manque d'ailleurs se faire assassiner par les sbires du Gouverneur en quittant la ville ; une 2è fois en guidant un petit groupe de la prison parti délivrer Glenn et Maggie.
    ♦ dans la série, c'est Glenn et Maggie qui sont faits prisonniers et que le Gouverneur tente de faire avouer l'endroit de leur abri ; Maggie est menacée de viol pour faire parler Glenn mais il ne passe jamais à l'acte, alors que dans le comics, Michonne est violée et torturée plusieurs fois !
    ♦ Rick perd sa main dans le comics, alors que dans la série c'est Merle qui se la tranche lui-même à la saison 2
    ♦ dans la série, Glenn livre l'endroit du pénitencier pour éviter le viol et la torture à Maggie, alors que dans le comics, c'est par d'habiles stratégies que le Gouverneur récoltent les pistes suffisantes pour le mener à cet endroit

    Appréciation : 

    note : 4 sur 5

    Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5 ♦ tome 6tome 7tome 8tome 9 ♦  tome 10tome 11tome 12 ♦ tome 13 ♦ tome 14 ♦ tome 15tome 16 ♦  tome 17 ♦ tome 18

    extrait

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 18 Juin 2014 à 21:18
    Alison Mossharty

    Je te l'ai déjà dit, mais j'aime beaucoup tes spoilers où tu cites les différences entre le comics et la série. J'ai l'impression que la série est plus "enjolivée" (si je puis dire ainsi ^^). Ce tome est quand même géant .J'aime bien lire tes articles car ça me remémore mes propres réactions quand je le lisais. Le gouverneur est un personnage atroce quand même... J'avais trouvé l'idée des jeux excellente de la part du scénariste car elle est tellement plausible dans un tel contexte c'est effrayant ! Tu les enchaînes en tout cas, et je comprends c'est tellement addictif et horrible à la fois : on veut savoir ce que vont devenir nos personnage (et soyons honnêtes, qui est le prochain qui va mourir aussi :D, oui je suis une lectrice sans cœur ^^) 

    2
    Jeudi 19 Juin 2014 à 11:30

    Merci Alison ! et encore, j'ai oublié certains trucs dans mes spoilers ; par exemple,dans la série, le Gouverneur est moins caricatural et moins monstrueux (vivivi, et pourtant, il est déjà pas mal barré dans la série... juste pour info, l'acteur qui joue le Gouverneur est le colonel Brandon dans l'adaptation TV de Raison et Sentiment ! ^^) ; dans le comics, Carol est chaudasse de chez chaudasse, et pas du tout dans la série...
    Bref, en tout cas, le scénariste gère, c'est sûr, et rend les réactions ou les comportements de ses personnages complètement plausibles, et le plus appréciable c'est qu'il ose aller jusqu'au bout de ses idées !
    et t'inquiète : j'ai la même curiosité que toi à propos de l'espérance de vie des persos !! he

    3
    Lundi 23 Juin 2014 à 08:57
    Alison Mossharty
    Et au final si tu devais choisir tu préfères lequel : la série ou la BD ?
    C'est vrai : le gouverneur c'est cet acteur ! J'aurais jamais cru (ça doit être un bon celui là ^^) Je n'aurais jamais associé son visage à un tel rôle (perso, j'aurais pris un acteur qui a la base faisait déjà peur rien qu'en le regardant ^^)
    4
    Mercredi 16 Juillet 2014 à 21:49

    ouh là là, c'est impossible de répondre à ta question... ^^

    disons que les deux sont vraiment intéressantes à découvrir vu que l'adaptation TV ne colle pas complètement aux comics, ajoute des personnages, en supprime d'autres, du coup on est tout de même surpris même en connaissant l'histoire. Peut-être que dans la série certains acteurs rendent leur personnage plus agaçants que dans le comics ! biggrin

    cocncernant Morrisey qui joue le Gouverneur, c'est vrai qu'en découvrant après-coup le comics, j'ai été surprise par ce choix, mais en fait ça passe très bien dans la série, voire le Gouverneur fait moins caricatural, et le méchant est joué toute en subtilité, son côté dangereux n'étant que suggéré au début pour révéler ensuite son caractère psychopathe... wink2

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