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Le Félin géant de J.H. Rosny aîné - Roman des âges farouches
Auteur > Rosny aîné
Editeur > Ebooks libres et gratuits
Genre > roman classique, préhistoire
Date de parution > 1918 pour l'édition originale , 2009 pour la présente édition
Format > ePub
Poids du fichier > 1024 Kb (119 pages)
(sources : Wikipédia)J.-H. Rosny aîné, pseudonyme de Joseph Henri Honoré Boex, né le 17 février 1856 à Bruxelles et mort le 15 février 1940 à Paris, est un écrivain belge, un des grands fondateurs de la science-fiction moderne.
Après une enfance passée à Bruxelles, il suivit des études scientifiques touchant autant aux mathématiques qu'à la physique-chimie et aux sciences-naturelles. Il partit pour Londres en 1874, où il se maria. En 1885, il s'installa à Paris. Il commença alors d'écrire et de publier, avec son frère, sous le pseudonyme de J.-H. Rosny. Leur premier ouvrage, Nell Horn de l'armée du Salut (1886), est influencé par le naturalisme. Il fut l'un des signataires du fameux Manifeste des cinq, critiquant Émile Zola. En 1887, il fit paraître Les Xipéhuz, dont l'action se déroule dans une lointaine préhistoire et voit se rencontrer humains et intelligence non-organique (certains commentateurs récents parlent d'extraterrestres, mais rien dans la nouvelle ne permet de prétendre que cette vie minéralo-électrique provient d'ailleurs que de la Terre). Rosny partagera d'ailleurs son « œuvre fantastique » entre récits de science-fiction (dont le terme n'existe pas encore) et récits préhistoriques, comme Vamireh (1892, considéré comme le premier véritable roman préhistorique) et surtout La Guerre du Feu (1911). En 1899 il publie dans la Revue Blanche un roman sur les mœurs théatrales, La fauve (1899). C'est en 1897, que J.-H. Rosny est nommé chevalier de la légion d'Honneur.
Ses œuvres de « science-fiction » les plus connues comprennent Le Cataclysme (1888, repris en 1896), Un Autre Monde (1895), La Mort de la Terre (1911), La Force mystérieuse (1913), Les Navigateurs de l'infini (1925). Il reçut la Légion d'honneur en 1897. En 1908, les frères Rosny cessèrent de publier conjointement : Joseph-Henri signa dès lors « J.-H. Rosny aîné », et Séraphin-Justin « J.-H. Rosny jeune ».
Proche d'Edmond de Goncourt, il fit partie de l'Académie Goncourt lors de sa création en 1903, tout comme son frère. Il en sera président de 1926 à 1940, date à laquelle Rosny jeune prend sa succession.Dans les temps préhistoriques, Aoûn et Zoûhr quittent leur pays, leur tribu, pour découvrir de nouvelles contrées. Ils rencontreront des animaux inconnus, de terribles ennemis et de nouveaux amis. Au terme de ces rudes aventures, vaincront-ils?...
"Aoûn, fils de l’Urus, aimait la contrée souterraine."
Le Félin géant est tout d'abord le roman d'une belle amitié, celle qui lie Aoûn, le fils de Naoh (eh oui, vous ne rêvez pas, enfin pour ceux qui connaissent, mais Aoûn est le rejeton de l'inoubliable héros de La guerre du feu ! ) à Zoûhr le Wah, dernier représentant de la race des Hommes-sans-Epaules.
”Leur amitié était profonde. Il n’y avait jamais entre eux aucune cause de colère ni de rancune : chacun trouvait chez l’autre des ressources qui lui manquaient. La force d’Aoûn rassurait Zoûhr et l’émerveillait ; Aoûn aimait la ruse de Zoûhr et les secrets qu’il tenait des Hommes-sans-Épaules. (page27-28)
Ils partagent également le même goût pour l'aventure, ce qui les conduit à quitter leur tribu, les Oulhamr, pour explorer de nouveaux territoires de chasse. Ils découvrent une région giboyeuse où les félins de toutes sortes règnent en maîtres. Blessés par un machairodus (si ce terme vous paraît abscons, c'est normal, il désigne une race de tigres à dents de sabre aujourd'hui disparus !), ils trouvent refuge dans une caverne où ils ne tardent pas à s'apercevoir qu'un lion des cavernes a élu domicile dans la deuxième partie de la grotte. Une fente infranchissable les en protège tandis qu'au fil des jours, hommes et bête s'habituent à leur présence respective... jusqu'à ce que l'impensable se produise !
Aoûn et Zoûhr face au lion des cavernes©Lectures pour tous n°17 du 1er juin1918Roman d'amitié, roman d'aventures, l'histoire retrace la lutte impitoyable pour la survie de ces hommes primitifs dans un environnement hostile, le développement des sentiments nobles comme l'amour, l'amitié, la pitié. Les descriptions sont d'une rares justesse, servies par une plume magnifique au vocabulaire riche et très évocateur : on ressent toute la puissance de cette animalité qui menace l'humanité à son aube, la fragilité de ces hommes qui évoluent dans une nature intacte où le danger rôde sans répit, leur humilité mêlée d'orgueil face à ce décor grandiose et terrifiant.
fuite devant les Chelléens©éditions G.P. 1980” Aoûn et Zoûhr entendaient le battement de leurs poitrines. Une vie sans borne était là, d’où ruisselait toute la fécondité de la terre ; le sort des hommes tenait aux flancs noirs des basaltes, aux pics de granit, aux coulées de porphyre, aux gorges où hurlait le torrent et aux vallées douces où la source chantait d’une voix tendre ; il tenait aux armées du sapin et aux légions du hêtre, aux pacages apparus dans les crénelures, aux glaciers perdus parmi les cimes, aux moraines désertiques... (page 5-6)
L'auteur dépeint à merveille la vie nocturne et diurne, les rumeurs de la savane, les sens toujours en éveil des "bêtes verticales" pour échapper aux prédateurs plus puissants qu'elles, même sous la protection du feu.
” L’inquiétude assiégeait Aoûn. Il observait les mâchoires béantes, les dents aiguës, toutes ces prunelles dont le feu faisait des flammeroles d’escarboucles. La mort planait. (page 11-12)
rencontre avec un homme lémurien©Lectures pour tous n°18 du 15 juin 1918Comme dans La guerre du feu, l'auteur fait coexister des espèces humaines à des stades différents d'évolution. Aoûn, fils de l'Urus, et Zoûhr, fils de la Terre, s'allient tour à tour aux Hommes-Lémuriens (tribu pacifique dont les membres ont encore une apparence simiesque, condamnée à disparaître) et aux Femmes-Louves (dont le mode de vie fait penser à celui des Amazones) contre leurs ennemis communs, les Hommes-du-Feu (encore appelés les Chelléens), tribu belliciste et anthropophage (faisant penser dans leur description physique aux Néandertaliens) !
Zoûhr lui-même est le dernier représentant de sa race, celle qui a domestiqué le feu et qui disparaîtra avec lui...
alliance avec les Femmes-Louves©Lectures pour tous n°18 du 15 juin 1918Pour conclure, l'auteur nous invite à une véritable épopée préhistorique qui nous transporte littéralement sur cette terre sauvage et indomptée. Grâce au fabuleux talent de conteur de Rosny Aîné, le lecteur a l'impression de vivre aux côtés des deux guerriers Oulhamr, luttant au jour le jour pour leur survie. Certains passages, d'une très grande poésie, se dégustent avec ses sens. Bref, j'ai adoré et je compte me plonger dans l'intégrale de ses oeuvres préhistoriques !
En plus, j'ai appris une parole d'intimidation, qu'il me tarde de pouvoir recaser :
"«Aoûn Parthenia ouvrira vos poitrines. Il Elle donnera vos chairs aux hyènes.»" (page 73)
Alors, on fait moins les malins, hein ?!?Appréciation :
Crédits images : trouvées sur le blog dédié à J.H. Rosny
” L’Oulhamr s’enivrait des paroles de son compagnon ; l’orgueil dilatait ses narines ; cette tristesse qui appesantissait ses os, lorsqu’il fuyait dans la nuit, s’était dispersée ; son être triomphant s’exaltait à l’aventure, et, tourné vers les pourpres de l’aurore, il aima passionnément la terre inconnue.
Zoûhr balbutia encore :
« Le fils de l’Urus sera un chef parmi les hommes ! »
Puis il poussa une plainte ; sa face prit la couleur de l’argile et il s’évanouit. Alors, Aoûn, voyant que le sang ruisselait sur la poitrine du blessé, se troubla comme s’il avait vu ruisseler son propre sang, et le visage immobile le terrorisa. Une affection terrible et douce palpitait dans sa chair. Les temps qu’ils avaient vécus ensemble s’élevaient en images chaotiques ; il revoyait les sylves, les landes, les brousses, les marécages et les rivières où ils mêlaient leurs énergies, où chacun était pour l’autre une arme vivante. (page 17-18)Ma 6ème participation au défi "La Guerre du feu"
Le 2è classique du mois de mai pour le challenge organisé par Stephie.
Ma 12è participation au challenge d'Hedyuigirl (12/19-31)
Tags : le félin géant, rosny aîné, roman des âges farouches, préhistoire, classique, littérature belge, eBook, XXème siècle, aventure
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Commentaires
1MF215Lundi 26 Mai 2014 à 15:48Répondre
Et bien je ne connaissais pas du tout cet auteur belge. Ni les machairodus (c'est comme le tigre dans l'âge des glaces ? oui j'ai des références culturelles trop classe XD) C'est pour ça que j'adore ton blog, j'apprends toujours plein de trucs quand je viens faire un tour par ici =)@Missie,
oui, je me suis régalée et ce fut d'autant plus délicieux que je ne m'y attendais pas du tout...
ah mais non, je m'allierai à toi, voyons... contre la tribu des Jambes poilues (ou encore appelée celle des Phallus-sur-Deux-Pattes !!! )
@ Alison,
rejoins donc notre tribu, y'a plus qu'à lui trouver un nom...
et t'inquiètes pour les références, j'ai exactement les mêmes (j'adooore l'Âge de glace, surtout le 1er... et oui, il s'agit bien d'un cousin à Diego...)Ah ce que je vois ils portent de charmants noms En route pour le combat! J'ai hâte de voir à quoi ils ressemblent xd
En tout cas c'est un plaisir de voir ton amour de la littérature préhistorique, et j'imagine la plaisir que le style de Rosny-Ainé, le chef dorchestre des romans préhistoriques, apporte à la lecture de ce genre de livre :)
Ça donne envie en tout cas de plonger dans cette période avec toi :)ah mais oui, Sylly, l'auteur a un tel talent de conteur que j'étais à fond plongée dans l'histoire et m'y sentais complètement immergée... j'avais envie de balancer des silex à la tête des Hommes-du-Feu pour qu'ils laissent nos héros tranquilles ! nanmého !
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