• Indulgences de Jean-Pierre Bours

    Indulgences de Jean-Pierre Bours

     Merci à

    babelio

    et à

    Indulgences de Jean-Pierre Bours
    pour ce partenariat !

    Fiche détaillée

    Auteur > Jean-Pierre Bours
    Editeur > HC
    Genre > Roman historique , fantastique
    Date de parution > 2014
    Nombre de pages > 406

    auteur

    Né en 1945 à Liège, Jean-Pierre Bours avait été révélé en 1977 par un recueil de nouvelles fantastiques, Celui qui pourrissait, qui lui valut le prix Jean Ray. Dix-sept ans plus tard, il publie Juges et assassins aux éditions Fleuve noir. Aujourd’hui avocat retraité, il se lance dans une épopée romanesque sur sa période de prédilection, l’Allemagne
    du XVIe siècle.

    quatrieme de couverture

    Dans une Allemagne entre Moyen Âge et Renaissance, dans un monde que se disputent la peste et la lèpre, la famine et la guerre, une mère et une fille doivent braver leur destin pour se retrouver.


    1500, au coeur de la forêt saxonne, une jeune femme
    abandonne son enfant avant d’être arrêtée pour sorcellerie.

    Quinze ans plus tard, alors que les premiers feux de la Renaissance
    et de la Réforme commencent à briller sur Wittenberg, la jeune Gretchen  ne sait pas encore que la quête de son identité l’amènera à croiser ceux qui sont en train d’écrire l’histoire, qu’il s’agisse de Luther, Cranach ou du très mystérieux docteur Faust...
    première phrase

    "Que de siècles nous avons vus défiler, Seigneur, depuis que, de son limon, Vous avez extrait ce singe malingre que Vous avez nommé l'Homme !"

    avis personnel

     Quand Pierre de Babelio m'a proposé de postuler pour recevoir Indulgences, j'ai exulté de joie, car si j'aime le Moyen-Âge, je ne connais pratiquement rien de la fin de cette époque en Allemagne (à part à travers le jeu Age of Empires !! *tousse tousse*^^). Bien sûr, j'avais de vagues connaissances sur l'invention de l'imprimerie ou des personnages comme Marthin Luther, Charles Quint, Dürer... mais rien de bien consistant. En outre, la quatrième de couverture titillait grandement ma curiosité !

    Les quatre cavaliers de l'Apocalypse de Dürer
    Les quatre cavaliers de l'Apocalypse©Albrecht
    Dürer - 1497-98, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe

    Pour en revenir au livre, l'auteur y alterne les chapitres où Eva tente de sauver sa vie pendant les quelques jours que durent son procès pour sorcellerie et ceux où Margarete, 15 ans plus tard, entreprend des recherches sur l'identité de sa véritable mère. L'originalité réside dans l'identité du narrateur qui n'est autre que Méphistophélès (Mephisto pour les intimes) qui n'a de cesse de suborner les différents protagonistes tout en infléchissant leur destin (dommage d'ailleurs que le diable ne nous fasse pas plus souvent part de ses réflexions car ses interventions font parti des passages les plus réussis du roman!).
    Ce procédé narratif a le mérite de soutenir l'intérêt du lecteur tout en donnant du rythme à l'histoire.
    Celle-ci s'inscrit dans la période charnière de la fin du Moyen-Âge et du début de la Renaissance, qui est une période pleine de contradictions et de violences, un monde en mutation où les femmes sont persécutées sur un simple soupçon de sorcellerie, où la peste peut décimer des familles, voire des villages entiers. C'est le temps du commerce des indulgences (d'où le titre) et de l'essor de l'imprimerie qui démocratise le savoir. C'est également celui des jacqueries, de l'aspiration  à un monde moins corrompu, de l'obscurantisme et du fanatisme religieux, de l'élan intellectuel qui donne naissance à l'humanisme... 

    Bref, comme vous le remarquez, les thématiques abondent !
    Or, si l'histoire est enlevée et fort bien documentée, et le rythme soutenu, le livre a également les défauts de ses qualités. J'ai eu l'impression que l'auteur voulait à tout prix y caser la somme de ses recherches (et dieu sait que se siècle fut foisonnant !), parfois au détriment de l'intrigue qui s'éparpille un peu ou de certains dialogues qui ressemblent davantage à un cours magistral sonnant de ce fait un peu faux. De plus, bien que la plupart des personnages soient attachants, ils restent trop manichéens ou stéréotypés pour nous émouvoir vraiment, entre l'héroïne parfaite qui inspire à son corps défendant du désir à chaque homme qu'elle rencontre et sa soeur forcément moins talentueuse ne pouvant rivaliser que dans le domaine de la dépravation, la prostituée au coeur noble soumise à un monstre, le fiancé éconduit qui échafaude durant des années une vengeance aussi machiavélique que sordide, le soldat n'hésitant pas à risquer sa tête pour une femme qu'il ne connaît pas mais dont la beauté l'a ému.... etc etc...

    Vénus de Cranach
    Vénus©Cranach - 1532, das Städel Museum,
    Francfort

    Bref, j'aurais préféré que l'auteur n'aborde pas autant de thèmes pour mieux en approfondir quelques-uns ;  car du coup, on a l'impression que Jean-Pierre Bours ne fait que survoler certains épisodes,  rendant leur dénouement ou la situation des personnages peu crédibles ou prévisibles (je pense notamment à la jeunesse ou à la délivrance de Gretchen, la recherche de ses origines, la démarche de Mathias, au docteur Faust tellement absent qu'il semble sacrifié à l'histoire...), d'autant que certaines de leurs actions semblent parfois incompréhensibles...
    Par contre, j'ai adoré les scènes du procès mettant en valeur la pugnacité et l'esprit d'à-propos d'Eva qui en dévoile la sinistre mascarade. J'ai adoré l'épisode de la peste, la description de sa propagation et des différents traitements dont disposaient alors les médecins et les guérisseuses.

    Pour conclure, une histoire captivante et très bien documentée mais qui souffre à mes yeux d'une surabondance de thèmes. Le développement de certains épisodes était à mes yeux dispensable, ce qui aurait permis à l'auteur de se focaliser sur certaines intrigues qui apparaissent du coup assez inapprofondies et cousues de fil blanc. Malgré ces réserves, la lecture fut très agréable et instructive, et je remercie Babelio et les éditions HC pour cette découverte !

     Appréciation :

    note : 3 sur 5

    extrait

      ... porté par un âne caparaçonné de velours, flanqué de deux gardes armés de lances, était un coffre énorme bardé de serrures, avec sur sa partie supérieure une sorte de sébile pourvue d'une fente.
    - Le coffre aux indulgences, dit Franz.
    Juste derrière, un jeune moine portait un crucifix, auquel était attaché un parchemin où se voyaient des colonnes de noms et de chiffres.
    - Le tarif . Sacrilège : sept ducats. Parricide : quatre. Sodomie : douze. Tuer un abbé coûte plus cher qu'abuser d'une enfant, murmura encore Franz.
    Margarete et Ulrika l'écoutaient, stupéfaites.
    (page 255-259)

    divers

    Challenge Histoire

    Ma 37ème participation au challenge de Lynnae -

     

    Challenge Moyen Âge

    Ma 3ème participation au challenge d'Hérisson -

    Indulgences de Jean-Pierre Bours

    babelio

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Novembre 2014 à 21:29
    Alison Mossharty

    J'avoue le thème attise la curiosité (je ne connais que très peu de chose sur l'Allemagne, alors sur l'Allemagne au Moyen-Age mes connaissances sont quasi-inexistantes ^^)

    dommage pour le côté manichéen des personnages. Pour le problème de dosage de ses recherches dans l'histoire en elle-même, ça me fait penser à moi en contrôle : quand je me suis prise la tête à apprendre plein de dates et de noms pour qu'au final il n'y ait aucune question dessus, je trouve toujours un moyen pour les placer quand même (parce que sérieusement, ça me déprime si je ne les réutilise pas, j'ai l'impression d'avoir fait tout ça pour rien). Je crois que l'auteur réfléchit comme moi XD

    2
    Mardi 9 Décembre 2014 à 10:56

    hahaha... j'éprouvais la même frustration que toi à la fac et le même besoin de montrer que j'avais appris en recasant mes connaissances ! mais progressivement, je suis devenue raisonnable... la dernière année de fac, en fait mais c'était trop tard ! hesarcasticintello

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    3
    Lundi 29 Décembre 2014 à 22:55
    Ah dommage que tu n'aies pas été totalement convaincue. J'ai vu ce bouquin circuler sur la blogo et je dois dire que j'ai vraiment envie de le lire, j'aime également beaucoup les romans traitant de cette période.
    Les illustrations de Cranach se prêtent à merveille pour ton article <3
    4
    Mercredi 31 Décembre 2014 à 17:47
    oui, je trouve que cela part un peu dans tous les sens parfois, et que cette profusion nuit à l'intrigue... mais la lecture n'en fut pas moins agréable... J'espère que tu seras plus indulgente que moi si d'aventure tu le lis *oui, j'aime les jeux de mot pourri ! c'est cadeau ! ^^ *
    5
    Vendredi 2 Janvier 2015 à 10:37
    Mais non il est très bien ton jeux de mot Parthie :)
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