• Lady Susan de Jane Austen

    Lady Susan de Jane Austen

    Fiche détaillée

     Auteur > Jane Austen
    Editeur > Hachette
    Collection > Black Moon
    Genre > nouvelle épistolaire classique
    Date de parution > 1871 pour l'édition originale , 2013 pour la présente édition
    Titre original > Lady Susan
    Format > ePub
    Poids du fichier > 473 Kb (116 pages)
    Traduction > de l'anglais par Michel Laporte (2013)

    auteur
    (sources : Evene)

    Catherine Morland de Jane Austen Née en 1775 au sein d'une famille appartenant à la bourgeoisie provinciale, Jane Austen a utilisé la cruauté du verbe et de sa langue subtilement pendue pour décrire le mode de vie de ses contemporains à travers ce qui semble être des histoires d’amour so british. La jeune Jane grandit dans une famille de pasteurs, entourée de huit frères et soeurs. Bien que vivant modestement, George et Cassandra Austen initient leurs enfants à l'amour de la lecture et la connaissance des arts. Dès l'âge de 11 ans, Jane écrit. Son éducation ainsi que celle de sa soeur Cassandra, dont elle restera très proche jusqu'à sa mort, se fera principalement dans le domaine familial. Elle se met à l'écriture de parodies sentimentales avant de se consacrer aux romans Northanger AbbeyRaison et sentiment et Orgueil et préjugés entre 1795 et 1798. En 1801, la famille Austen s'installe à Bath et quatre ans plus tard, le père de Jane décède : l'auteur ne se mariera pas, tout comme sa soeur Cassandra, et consacrera sa vie à l'éducation de ses neveux et nièces. Raison et sentiment, Orgueil et préjugés et Mansfield Park sont publiés successivement en 1811, 1813 et 1814. Elle laisse derrière elle un roman inachevé, Sanditon, emportée par la phtisie à l'âge de 41 ans (1817). L'auteur ne connut pas le succès en son temps et ne fut redécouvert qu'à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, son talent de peintre des moeurs et de la province anglaise font d'elle un des auteurs pré-victoriens les plus connus et des plus mordants.

    quatrieme de couverture

    Lady Susan est veuve. Afin d’assurer son avenir, elle voudrait marier sa fille de seize ans à Sir James Martin, un homme riche et stupide. Mais à trente-cinq ans, Susan, brillante manipulatrice, est également une très jolie femme qui en paraît dix de moins. Pourquoi ne pas se chercher, elle aussi, un deuxième époux ? Et les prétendants ne manquent pas. Car Susan s’est forgé une réputation de séductrice sans vergogne, n’hésitant pas à entretenir une relation avec un homme marié tout en courtisant d’autres hommes, plus jeunes qu’elle…

    première phrase

    "Je ne peux pas me refuser plus longtemps le plaisir de profiter de la gentille invitation que vous m'avez faite lors de notre dernière séparation de passer quelques semaines avec vous à Churchhill."

     avis personnel

    Lady Susan est une oeuvre de jeunesse de Jane Austen, écrite sous forme de roman épistolaire entre 1793 et 1795. Il ne fut publié qu'en 1871, soit 54 ans après la mort de l'auteure et est très différent de ses autres ouvrages, tant par la forme que par le ton qui est profondément cynique.

    L'intrigue tourne autour de la belle et spirituelle Lady Susan, veuve désargentée de fraîche date, obligée de se réfugier à la campagne chez son beau-frère après avoir semé la discorde chez la famille londonienne qui l'hébergeait. Car Lady Susan est une incorrigible coquette qui, non contente d'avoir séduit le mari de son hôtesse, M. Mainwaring, a également détaché le riche et sot Sir James Martin de sa fiancée, Miss Mainwaring, car elle le destine à sa fille de 16 ans, Frederica, terrorisée à cette perspective de mariage.

    Lady Susan de Jane Austen
    Clarissa, 1887 de John Everett Millais

    Précédée de sa sulfureuse réputation et dans un esprit de revanche, elle se fait un jeu de séduire le jeune Reginald de Courcy, le frère de sa belle-soeur Mme Vernon, qu'elle sait tous les deux prévenus contre elle.

     ... notre compagnie s'est accrue du frère de Mme Vernon, un charmant jeune homme qui me promet un peu d'amusement. Il y a quelque chose en lui qui m'intéresse assez, une sorte d'impertinence et de familiarité dont je lui apprendrai à se corriger. Il est vivant et semble intelligent, et quand je lui inspirerai un respect plus grand que celui que les bons offices de sa soeur lui ont inspiré, il pourra faire un galant agréable. Il y a un plaisir exquis à soumettre un esprit insolent, à faire admettre sa supériorité par une personne résolue de prime abord à ne pas vous aimer.
    Je l'ai déjà déconcerté par ma tranquille réserve, et je vais faire de mon mieux pour rabaisser encore l'orgueil de ces prétentieux de Courcy, démontrer à Mme Vernon que ses mises en garde fraternelles ont été dispensées en vain et convaincre Reginald qu'elle lui a outrageusement menti sur mon compte. Ce projet servira au moins à m'amuser.
    Lettre VII. Lady Susan Vernon à Mme Johnson.

     Lady Susan est indéniablement la petite soeur de la marquise de Merteuil des Liaisons dangereuses dont le récit se rapproche par la forme et le thème abordé. Les Liaisons dangereuses ayant été publiées en 1782, je ne peux m'empêcher de penser que Jane Austen en a eu connaissance tant les deux héroïnes se ressemblent.  Femme d'une grande beauté, machiavélique, manipulatrice, séductrice, calculatrice, libertine, Lady Susan possède, comme son modèle français, les mêmes traits de caractère, en moins pervers, et s'efforce avec plus ou moins de succès d'offrir le visage de la vertu à la société qu'elle fréquente. Contrairement à Merteuil, sa réputation n'est pas inattaquable et elle est parfois obligée d'user de son éloquence pour faire taire les médisances à son encontre. Car si les hommes, peints comme des benêts faibles et influençables, succombent facilement à ses charmes, il n'en va pas de même des femmes qui ont percé à jour sa véritable nature.

    Lady Susan de Jane Austen

    Le lecteur assiste donc à travers la correspondance croisée de 41 lettres au bras de fer qui s'est engagé entre Lady Susan et Mme Vernon, déterminée à protéger sa famille des manigances de la belle intrigante.
    Alors, Mme Vernon réussira-t-elle à contrecarrer l'influence néfaste de sa belle-soeur ? Frederica échappera-t-elle aux projets matrimoniaux de son abusive de mère ? Reginald de Courcy ouvrira-t-il enfin les yeux sur cette femme dénuée de tout scrupules dont il s'est follement épris ?

    Les lettres donnent du rythme au récit et enfièvrent la curiosité du lecteur qui est littéralement médusé par l'aplomb dont fait preuve Lady Susan. Cette femme, jouissivement odieuse, triomphe à chaque fois de ses adversaires alors que sa situation semblait irrémédiablement compromise.

    Dommage que le dénouement soit traité d'une manière un peu trop expéditive à mon goût (j'ai d'ailleurs l'impression que les conclusions ne sont pas le point fort de Jane Austen) car j'aurais aimé m'attarder à Churchhill, le domaine des Vernon. Lady Susan est une héroïne vraiment à part dans l'univers de Jane Austen, bien loin de la bienséance à laquelle on était habitués. Dès la deuxième lettre, elle apparaît comme une intrigante et une hypocrite, mais elle joue sa partition avec une telle habileté qu'elle en devient fascinante... Du coup, les autres personnages en comparaison semblent vraiment bien fades...

    Appréciation :

    note : 3 sur 5

    extrait

     Quoi qu'il en soit, cependant, j'ai de nouveau Frederica sur les bras. Comme elle n'a rien d'autre à faire pour s'occuper, elle continue dans cette même veine sentimentale qu'elle a initiée à Langford : elle est en train de tomber réellement amoureuse de Reginald de Courcy. Désobéir à sa mère en refusant une proposition de mariage exceptionnelle n'est pas assez pour elle : il faut aussi qu'elle accorde son affection sans l'approbation de cette dernière. Je n'ai jamais vu fille de son âge promettre autant qu'elle de devenir le jouet de l'humanité. Ses sentiments sont assez vifs et elle les montre avec assez de charmante maladresse pour espérer raisonnablement se rendre ridicule et gagner le mépris de tout homme qui la voit.
    Lettre XIX. Lady Susan Vernon à Mme Johnson

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Juillet 2014 à 20:25
    Alison Mossharty

    Je l'ai lu mais j'en ai un souvenir très très vague. Je me souviens surtout de la forme épistolaire mais plus du tout du personnage de Lady Susan. Ta comparaison avec les Liaisons Dangereuses me prouve bien que je me souviens très mal de cette lecture ! Il faudrait que je le relise vu qu'il est très court. 

     

    2
    Mercredi 16 Juillet 2014 à 22:14

    Je suis tout à fait d'accord avec toi, j'avais l'impression d'avoir en quelque sorte un air de déjà vu avec Laclos. Lady Susan est un personnage auquel on ne peut guère s'attacher..smile Et pour une auteure telle que Jane Austen cela était assez bizarre :) c'est l'un de ses romans que j'apprécie le moins ^^

    3
    Jeudi 17 Juillet 2014 à 20:51
    Je l'ai lu il y a longtemps, j'avoue que je ne me souviens pas trop des détails (je ne pourrai pas répondre à tes questions !) mais je me rappelle quand même que j'avais bien aimé ^^
    4
    BouQuiNeTTe
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 11:57
    Tu as raison Lady Susan n'est pas une héroïne ordinaire. Jane Austen a même pris le contre-pied de l'héroïne avec elle en personnage principal, c'est plutôt Mme Vernon qui aurait l'âme d'une héroïne en cherchant à protéger sa nièce et son frère des manigances de sa belle-sœur !
    J'ai beaucoup aimé le changement par rapport à ses autres romans qui suivent un peu tous le même schéma, mais comme toi je l'ai trouvé un peu court ! Les fins chez Jane Austen sont expéditives comme tu dis : et tout est bien qui finit bien ! et c'est tout :P
    5
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 19:41

    @Alison,
    La brièveté du roman n'aide pas forcément à se souvenir de l'intrigue vu que l'on n'a pas vraiment le temps de s'attacher aux personnages... wink2 Même si j'ai apprécié la lecture, le souvenir s'effacera sûrement au fil du temps, d'autant que je lui préfère largement Les liaisons dangereuses...

    @Missie,
    Il est vrai que cette lady est fortement antipathique mais son aplomb incroyable m'a parfois fait rire... même si je n'apprécierais pas avoir une telle "amie" dans mon entourage ! ^^ vaut mieux cacher ses jules avec une telle femme dans les parages ! sarcastic

    @Zina,
    je me vois donc dans l'obligation de te mettre un zéro pointé ! winktongue allez, hop, à la session de rattrapage avec Alison ! nanmého...

    @BouQuiNeTTe,
    c'est peut-être d'ailleurs pour ce côté happy ending et ces dénouemenst expéditifs que je n'ai pour l'instant eu aucun de coup de coeur même si j'ai adoré certains de ces romans... mais il y manque ce petit quelque chose de vraiment marquant et/ou surprenant qui nous décoifferait vraiment ! yes

    6
    Mercredi 5 Novembre 2014 à 12:56
    Alice
    J'adore Lady Susan!! Je trouve qu'il montre tout le génie de Jane Austen. Mais je suis d'accord avec toi pour la fin. D'ailleurs, de l'aveu même de Jane Austen, elle n'aimait pas les dénouements. Celui de Mansfield Park est très expédié également.
    7
    Jeudi 6 Novembre 2014 à 15:15

    @Alice,
    ah, merci pour ces précisions, je comprends mieux mon ressenti maintenant...
    c'est vrai que Lady Susan est très bien écrit, mais j'ai un gros défaut à lui faire, et c'est qu'il soit bien trop court... ^^ j'aurais m'attarder davantage avec les personnages, moi !

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