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Mon frère le vent de Sue Harrison - La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire, tome 3
Auteur > Sue Harrison
Editeur > JC Lattès
Série > La Trilogie des Sculpteurs d'Ivoire
Genre > roman préhistorique
Date de parution > 1994 aux USA, 1999 en France et pour la présente édition
Titre original > Brother Wind
Nombre de pages > 568
Traduction > de l'américain par Marie-Lise Hieaux-HeitzmannNée en 1950 à Lansing (Michigan), Sue Harrison est diplômée summa cum laude de l'Université d'État du lac Supérieur (Lake Superior State University) avec un BA en langue et littérature anglaises.
Elle a également siégé au conseil d'administration du Lake Superior State University pendant huit ans.
Son premier roman Mother Earth Father Sky (Ma mère la terre, mon père le ciel) a été publié en 1990 et a connu un succès international, acclamé par la critique. Il fait parti de la trilogie Ivory Carver Trilogy. Sa deuxième saga, The Storyteller Trilogy, publiée de 1997 à 2001, n'a pas encore été traduite en français.
- site de l'auteure -Grand roman en soi, et dernier volet de la magnifique fresque préhistorique de Sue Harrison, Mon frère le vent est le point culminant d'années de recherche sur les origines de l'humanité, la vie, la société et le langage des premiers hommes. Un récit spectaculaire.
En des temps immémoriaux, dans les îles Aléoutiennes désolées, deux femmes, Kiin et Kukutux vont affronter tragédie sur tragédie pour survivre, cependant que Samig, chef des Premiers Hommes, relèvera le cruel défi de guider ceux que les Esprits ont abandonnés...
Du village des Chasseurs de Morses aux grandes expéditions sur l'eau, de la lutte pour la vie à l'éternelle ronde des passions amoureuses, des épreuves de l'existence aux balbutiements de la civilisation, Mon frère le vent fait vivre trois peuples différents, trois tribus dont les destins s'entremêlent. Une légende amérindienne des sources, de force universelle."Kiin mit de côté ses outils de sculpture."
Kiin, désormais veuve de Amgigh mort en duel, est obligé de suivre le Corbeau chez les Chasseurs de Morses. Elle confie le jumeau Takha à Trois Poissons en faisant croire à son nouveau mari qu'elle a sacrifié son fils maudit aux esprits du vent.
Peu après son départ, Oiseau Gris, qui se fait appeler Waxtal depuis la mort supposée de sa fille, est banni par les Premiers Hommes pour avoir mis en danger la survie du clan par pur égoïsme. Il est recueilli par deux commerçants Caribou partis faire du troc auprès des Chasseurs de Baleines, ceux-là mêmes qui ont chassé Samig soupçonné d'avoir attiré la malédiction sur leur tribu. Waxtal y voit alors l'opportunité de se venger de son ancien chef...On est à nouveau transporté dans ces temps anciens, où les hommes vivent en symbiose avec la nature et les esprits, qu'ils traitent avec une crainte respectueuse. Leur ténacité à s'adapter dans ce milieu hostile et à en tirer les ressources indispensables à leur survie malgré les contraintes climatiques est véritablement admirable. De plus, Sue Harrison met en scène de multiples personnages terriblement humains, proches de nous autant par leurs défauts que par leurs qualités, leurs aspirations ou leurs espoirs... La haine, la soif de pouvoir, l'amour, la compassion, le désir de vengeance se mêlent, provoquant des drames ou tissant au contraire des liens pleins de fraternité.
Eh bien, malgré une écriture toujours aussi envoûtante, je dois avouer que la magie des deux premiers tomes s'est un peu dissipée, et que j'ai parfois trouvé quelques longueurs à certains passages.
Il faut dire que l'auteure introduit encore beaucoup de nouveaux personnages, éparpillant de ce fait l'intrigue et l'intérêt du lecteur. De plus, il n'y a jamais de temps mort dans les calamités frappant Kiin, et ce depuis le tome 2, si bien que cette succession ininterrompue d'épreuves devient vraiment épuisante. On a l'impression d'assister à une surenchère dans les coups de théâtre, qui paraissent du coup assez artificiels. Par exemple, l'échange de bébés dans la deuxième partie du livre a vraiment été le coup de grâce.J'ai également été déçue par le dénouement qui est trop rapidement amené puis expédié ; malgré les efforts de l'auteure pour alimenter un faux suspens et ménager quelques rebondissements, je n'ai pas du tout été surprise, les trouvant au contraire prévisibles.
Pour conclure, l'histoire est toujours aussi bien écrite, mais souffre de redondances, faisant naître une certaine lassitude chez le lecteur. Mais j'ai été très heureuse de découvrir cette saga passionnante, écrite dans un style très poétique et immersif. Certains passages sont extrêmement poignants.
Appréciation :
Mes autres avis sur la saga : tome 1 ♦ tome 2 ♦ [série terminée]
”Elle n'avait pas proposé de pagayer, ni tourné son regard vers le Corbeau, ou vers les ikyan qui entouraient son ik.
Kiin se détacha de ce que voyaient ses yeux, de ce qu'entendaient ses oreilles, jusqu'à ce qu'il ne restât que le battement de son esprit qui cognait comme une blessure. D'abord, il battit au rythme de ceux qu'elle avait perdus : Amgigh, Takha, Samig; Amgigh, Takha, Samig. Mais maintenant, le silence s'était installé et Kiin se demanda si elle, le Corbeau et les commerçants Morses n'appartenaient plus au monde visible mais avaient ramé jusqu'en un pays de légende. Peut-être en ce moment étaient-ils portés dans l'esprit d'un conteur, ne vivant que par les mots qui sortaient de sa bouche, pénétraient dans l'oreille des auditeurs.
Quand le Corbeau parla enfin, Kiin ne l'entendit pas ; elle ne perçut que le bruit de la mer qui s'engouffrait avec la dureté d'une bourrasque. Puis elle sentit l'écume glacée sur ses joues et elle sut que le choix qu'elle avait fait n'était pas une simple histoire à relater les nuits d'hiver mais quelque chose de si réel qu'il était capable de séparer son âme de son esprit jusqu'au vide total.
(page 29-30)Ma 12ème participation au défi "La Guerre du feu"
Ma 24ème participation au challenge de Myrtille - inspiration des contes et légendes amérindiens
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Tags : mon frère le vent, sue harrison, littérature américaine, préhistoire, XXème siècle, conte, amérindien
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Commentaires
@Alison,
Tu as le sens de l'observation... en tout cas, encore heureux que l'auteure s'est bornée à une trilogie, car parti comme c'était... finalement, toutes proportions gardées, c'est un peu le même mécanisme qu'avec la saga d'Auel Les Enfants de la terre... même si la qualité d'écriture de Harrison est supérieure...
Mais ça n'est pas grave, car j'ai vraiment passé d'excellents moments avec les personnages de l'histoire...
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Et bien tu l'as dévoré cette saga ^^ C'est marrant car tes notes sont décroissantes : le tome 1, 5/5, le T2, 4/5, le T3, 3/5. C'est souvent le problème avec les sagas a redondance et le dénouement qui déçoit surtout après avoir passé autant de pages avec les protagonistes principaux !