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Les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley - Cycle d'Avalon, tome 1
Auteur > Marion Zimmer Bradley
Editeur > Le Livre de Poche
Genre > fantasy, légende arthurienne
Date de parution > 1982 pour l'édition originale, 1990 pour la présente édition
Titre original > The Mists of Avalon
Nombre de pages > 443
Traduction > de l'anglais (USA) par Brigitte ChabrolLa légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde n'avait, depuis longtemps, inspiré un roman d'une telle envergure, d'un pareil souffle.
Merlin l'Enchanteur, Arthur et son invincible épée Excalibur, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes, exceptionnellement attachantes, qui tiennent les premiers rôles : Viviane, la Dame du Lac, grande prêtresse d'Avalon, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la Fée, sœur et amante du grand roi...
Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des Druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au coeur de la Grande Bretagne avant qu'elle ne devienne l'Angleterre."Morgane parle...
«Jadis on m'a donné les noms les plus divers : ceux de sœur, d'amante, de prêtresse, de mage et de reine.»"J'avais lu ce livre il y a de très longues années et j'avais A-DO-RE !!!
J'avais trouvé très intéressant de lire cette nouvelle interprétation du cycle arthurien racontée du point de vue féminin et d'avoir affaire à une Morgane qui ne soit pas présentée comme la magicienne malveillante des autres versions !!J'étais donc très enthousiaste de relire pour une énième fois cette saga qui avait été un énorme coup de cœur du temps de mon adolescence et de mon adulescence, mais je dois dire que l'histoire m'a moins subjuguée qu'auparavant, allant même jusqu'à m'agacer parfois, et je me dis qu'en ce moment je suis un peu maudite avec les relectures de ma jeunesse...
Par chance, ce sont seulement les deux premiers chapitres qui m'ont fait craindre une cruelle déception, avec des dialogues un chouia ridicules et des révélations tout aussi risibles («Ecoutez-moi, Ygerne : je suis votre père...» page 38 - WTF !! nan mais franchement, j'ai failli m'étrangler de rire^^), mais ensuite, je me suis laissée embarquer dans l'histoire sans plus d'autres réserves !Et pourtant, les personnages eux-mêmes ne sont guère attachants : bien que ce roman soit un récit entièrement féminin, la plupart des femmes, à part Morgane (et dans une moindre mesure Morgause), m'a tapée sur les nerfs :
Ygerne m'a agacée par ses atermoiements et ses volte-faces incessants. Pourquoi nous bassiner avec l'évolution de son attachement pour cet époux imposé, si c'est pour mieux le trahir ensuite et le traiter avec un tel mépris ? Son histoire d'amour avec Uther Pendragon avait quelque chose de touchant, mais tout comme avec son époux, elle manquait de développement pour paraître vraiment crédible, le traitement de l'évolution du triangle amoureux ayant été un peu maladroit.
Viviane, quant à elle, se mêle un peu trop des affaires des autres, n'hésitant pas à se contredire ni à faire preuve d'hypocrisie.
Guenièvre est juste insupportable : pusillanime, intolérante, bigote, sectaire, froussarde. C'est d'ailleurs le portrait brossé par Zimmer Bradley qui m'a fait détester le personnage à jamais, pour les livres et les siècles à venir (je n'aime Guenièvre que dans la série Kaamelott, c'est pour dire !^^)...
Par contre, Morgane est vraiment captivante. Manipulée par sa tante, elle tente de se soustraire aux décisions néfastes que les autres prennent pour elle. C'est peut-être le seul personnage du roman qui évolue vraiment et paraît le moins linéaire, le plus humain...
Morgause est intéressante, à défaut d'être vraiment attachante : c'est elle qui reprend la figure démoniaque de la légende, mais comme c'est aussi la moins hypocrite de ces femmes et la seule à assumer sa nature, on se sent plus indulgent vis-à-vis de ses défauts (malgré certaines de ses décisions condamnables).Concernant les hommes, ils apparaissent vraiment en arrière-plan et comme les pantins des femmes.
D'ordinaire, j'apprécie beaucoup Merlin, mais ici, je l'ai trouvé vraiment très fade, et presque aussi manipulateur que Viviane, du moins au début de l'histoire.
Lancelot est décevant (mais c'est surtout parce qu'il succombe à cette morue de Guenièvre, tout en se montrant inconsciemment cruel avec Morgane), et c'est bien dommage, car son combat intérieur avec sa conscience et le déchirement qu'il éprouve entre sa loyauté envers son roi et l'amour coupable envers la reine fait de lui un personnage tourmenté très intéressant...
D'une manière générale, les hommes sont sacrifiés à l'histoire, leur psychologie n'est pas assez développée, si bien que certaines de leurs réactions peuvent nous surprendre : par exemple la muflerie dont Arthur fait preuve à l'égard de sa fiancée, alors que c'est un personnage plutôt touchant et prévenant, ne nous préparait pas à la facilité avec laquelle il lui cède plus tard des caprices bien fâcheux pour la géo-politique.
Par contre, j'ai adoré Kevin dont les scènes sont toujours très poignantes...Avec de tels personnages aussi peu fédérateurs, on aurait pu penser que la lecture serait peu agréable, mais il n'en est rien, tant l'auteure excelle dans la description des anciennes croyances (le don de l'épée à Arthur, le mariage du Grand Cornu, les serpents tatoués autour des poignets de Pendragon) qui restent dans la mémoire du lecteur ! J'ai beaucoup aimé également la description des paysages et des décors qui nous immergent totalement dans cette époque de transition entre l'empire romain et le Moyen-Âge, avec ces vestiges britto-romains, dont les chrétiens s'échinent à faire disparaître l'aspect trop païen... Car dans ce livre, il est surtout question du conflit entre l'ancienne et la nouvelle religion, qui supplante progressivement la première, n'hésitant pas à faire preuve de fanatisme.
En outre, si vous cherchez de l'action, vous n'en rencontrerez guère ici : l'histoire étant racontée du point de vue des femmes, nous restons à leurs côtés dans les châteaux à attendre le retour des guerriers partis combattre les Saxons. La guerre, la quête des chevaliers n'apparaissent qu'en filigrane. Personnellement, cet aspect ne m'a pas du tout dérangée, bien au contraire, cela contribuait à souligner la place des femmes dans cette société où elles sont utilisées pour servir les intérêts matrimoniaux et diplomatiques des hommes. Seules les prêtresses et les femmes des Petites Tribus bénéficient d'un semblant de liberté, car elles-aussi servent les intérêts de la Déesse et sont souvent sacrifiées à sa cause...
Par contre, j'avais oublié que l'auteure faisait autant référence au mythe de l'Atlantide, qu'elle lie à la légende arthurienne au travers de divers artefacts ; à vrai dire, je n'en avais gardé aucun souvenir !!
Pour conclure, une relecture très agréable, malgré un début un peu niais et des personnages peu attachants. Mais cette nouvelle version du cycle arthurien racontée du point de vue féminin était très intéressant et rafraîchissant, même si c'est à travers cette version de Lancelot et de Guenièvre que je me suis mise à détester ces personnages ! ^^
Appréciation :
Mes autres avis sur la série : tome 1 ♦ tome 2 ♦ tome 3 ♦ tome 4 ♦ tome 5
” Morgane haussa les épaules, souriant intérieurement des idées pour le moins étroites que la plupart de ses pareilles se faisaient de l'amour et de la vertu. Pour les chrétiennes, par exemple, elles résidaient en premier dans la chasteté, alors qu'à Avalon, la plus haute vertu consistait à offrir son corps au Dieu ou à la Déesse, en totale communion avec la nature. Ce qui donc était vertu pour les uns n'était que péché pour les autres, chacun étant profondément convaincu d'avoir raison...
(page 219)Ma 10ème participation au challenge de Mariejuliet.
Ma 10ème participation au challenge d'Auudrey.
Ma 15ème participation au challenge d'Hérisson -
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Tags : les dames du lac, marion zimmer bradley, littérature américaine, fantasy, légende arthurienne, XXème siècle, moyen âge
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Commentaires
C'est vraiment compliqué de relire les livres qu'on a adoré plus jeune (quoique tu sois positive finalement...) En fait pour ma part j'ai plutôt pris le parti de ne pas relire certains livres
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C'est marrant, mais j'aurais mis ma main à couper que tu aurais apprécier ce livre (comme quoi, j'ai bien fait de ne pas parier !!! ). En tout cas, je comprends tout à fait les raisons qui te l'ont fait abandonner.... Personnellement, le personnage de Morgane m'a aidée à aimer la lecture...