• Tarass Boulba de Nicolaï Gogol

    Tarass Boulba de Gogol

    Fiche détaillée

     Auteur > Nicolaï Gogol
    Editeur > Feedbooks
    Genre > nouvelle historique, classique
    Date de parution > 1835 pour l'édition originale , 2004 pour la présente édition
    Titre original > Тара́с Бу́льба
    Format > ePub
    Poids du fichier > 747 K0 (139 pages)
    Traduction > du russe par Louis Viardot (1853)

    auteur
    (sources : Babelio)

    GogolNicolaï Vassiliévitch Gogol, né à Sorotchintsy (Ukraine) en 1809, est un prosateur, dramaturge, poète, critique littéraire et publiciste russe d'origine ukrainienne.
    Fils d'un petit fonctionnaire issu d'une famille ukrainienne de soldats et de prêtres anoblis au XVIIe siècle, il est l'aîné de douze enfants.
    En 1829, Gogol fait ses premiers pas littéraires en publiant, sous le pseudonyme de V. Alov et à compte d'auteur, le médiocre poème romantique Hanz Küchelgarten. Éreinté par la critique, il retire les exemplaires des librairies pour les brûler. Lorsque le succès lui sourira, Gogol ne parlera à personne de cet échec littéraire. Après cet échec, il s'échappe une première fois de Russie et passe deux mois dans le nord de l'Allemagne, sous couvert de mensonges successifs.
    Gogol s'installe à Saint-Pétersbourg en 1828 où il occupe des emplois administratifs dans des ministères et commence à publier des nouvelles. Il y rencontre Pouchkine qui l'encourage à écrire. Il obtient ses premiers succès littéraires avec les Soirées du hameau de Dikanka, recueil de nouvelles grotesques, drolatiques et fantastiques, inspirées de la vie des paysans ukrainiens, qui lui assure la célébrité.
    En 1833, il pense avoir une vocation d'historien. Il est nommé professeur adjoint à l'Université de Saint-Pétersbourg, mais devant l'échec progressif de ses cours il revient à la littérature. Gogol publie alors le recueil Arabesques, qui contient notamment La Perspective Nevski, Le Portrait et Le Journal d'un fou et le recueil Mirgorod, où l'on trouve le conte fantastique Vij et une première version de Tarass Boulba.
    Entre 1835 et 1837, Gogol publie de nombreuses nouvelles et une pièce de théâtre Le Révizor dont les représentations sont appréciées par le Tsar. Il entame à cette période l'une de ses œuvres majeures, Les Âmes mortes, dont le sujet lui a été confié par Pouchkine qu'il admire toujours.
    A partir de 1841, il bascule dans une exaltation religieuse et messianique. Après des séjours prolongés en Europe occidentale, il disparaît de la scène littéraire russe et, à son retour, en 1846, ses écrits obscurantistes et moralisateurs ne plaisent pas. Très abattu, il est sujet à des crises dont il succombera en février 1852.
    Mort à Moscou en1852, il est enterré, depuis 1931, au cimetière de Novodiévitchi dans les faubourgs de la ville. 

    quatrieme de couverture
    (source : Wikipédia)

    L'histoire est celle du cosaque zaporogue Tarass Boulba et de ses deux fils, Andreï et Ostap. Les trois hommes vont d'Ukraine en Pologne, contre laquelle les Cosaques sont en guerre.

    première phrase

     "– Voyons, tourne-toi."

    avis personnel

    Enfant, j'avais toujours été intriguée par ce livre dans la bibliothèque de mes parents (et surtout amusée par le nom de l'écrivain, qui ne faisait pas très sérieux à mes yeux *oui, je sais, c'est pas très malin, mais je n'avais pas encore atteint ce degré de sagesse qui me caractérise désormais !^^*). Du coup, c'est presque naturellement que j'ai choisi ce roman pour le tour de mars en Russie du challenge Virée littéraire en Europe.

    Cette nouvelle met en scène les cosaques zaporogues qui sont de redoutables guerriers ne vivant que pour la guerre, et plus particulièrement Tarass Boulba et ses deux fils, Ostap, l'aîné, doué pour le combat, et Andry, plus téméraire et fougueux que son frère, et qui viennent juste de finir leurs études à Kiev. Fier de ces deux grands gaillards, Tarass avance leur départ pour la setch, afin de les présenter à l'ensemble des cosaques.

    Tarass Boulba de Gogol
    Un cosaque par Sergueï Vasilkovsky, vers 1900

    Ceux-ci sont décrits par l'auteur comme un rempart utilisé par les princes polonais contre les invasions barbares et dont les valeurs militaires comme le courage et la fraternité sont exaltées ; personnellement ils ne me sont apparus que comme des barbares rustres et incultes, portés sur la boisson et les horions, des brigands cruels se livrant à divers pillages et atrocités sur les populations civiles :

    On massacrait les enfants, on coupait les seins aux femmes ; au petit nombre de ceux qu'on laissait en liberté, on arrachait la peau, du genou jusqu'à la plante des pieds.
    (page 50)

    En outre, tout le roman est empreint de relents antisémites relayant tous les préjugés odieux à propos des juifs qui sont persécutés, car accusés de souiller les églises, entre autre (après coup, je me suis souvenue que de nombreux pogroms avaient été perpétrés contre les juifs en Russie et en Ukraine) . Le fanatisme religieux des cosaques, qui sont de confession orthodoxe, vise également les Polonais catholiques ou les Tatars musulmans.

    Bref, avec ce récit, Gogol nous invite à une épopée tragique et grandiose. Néanmoins, malgré la très grande qualité littéraire de l'œuvre, je n'ai jamais réussi à éprouver d'empathie pour les personnages, à part pour la vieille mère brutalisée par son époux, bien qu'elle n'apparaisse que fugitivement ; je n'espérais qu'une chose : que ces affreux cosaques soient honteusement défaits par les Polonais !!

    Tarass Boulba a un comportement si outrancier et dénué de pitié que je me suis demandée à un moment si Gogol n'avait pas en fait écrit un livre satirique, tout comme je me suis plusieurs fois interrogée sur la part d'idéologie et celle de nécessité narrative composant la trame du récit ? Au regard de certaines scènes, pouvait-on espérer discerner une quelconque dénonciation de l'intolérance religieuse ou des exactions militaires ?
    J'avoue qu'en refermant le livre, aucune de mes questions n'a trouvé de réponse (mais en lisant sa biographie, si, et l'on se dit que l'auteur aurait peut-être dû s'arrêter à la 1ère version de  son histoire, que j'aimerais bien du coup découvrir)...

    Concernant l'édition, j'ai rencontré des soucis de mise en page, sans saut de ligne pour distinguer les dialogues du texte, ce qui m'a beaucoup gênée dans la lecture, m'obligeant à des retours en arrière pour comprendre certains passages.

    Appréciation :

    note : 3 sur 5

    extrait

    Des chevaux sellés attendaient devant le perron. Boulba s'élança sur son Diable, qui fit un furieux écart en sentant tout à coup sur son dos un poids de vingt pouds, car Boulba était très gros et très lourd. Quand la mère vit que ses fils étaient aussi montés à cheval, elle se précipita vers le plus jeune, qui avait l'expression du visage plus tendre ; elle saisit son étrier, elle s'accrocha à la selle, et, dans un morne et silencieux désespoir, elle l'étreignit entre ses bras. Deux vigoureux Cosaques la soulevèrent respectueusement, et l'emportèrent dans la maison. Mais au moment où les cavaliers franchirent la porte, elle s'élança sur leurs traces avec la légèreté d'une biche, étonnante à son âge, arrêta d'une main forte l'un des chevaux, et embrassa son fils avec une ardeur insensée, délirante. On l'emporta de nouveau. Les jeunes Cosaques commencèrent à chevaucher tristement aux côtés de leur père, en retenant leurs larmes, car ils craignaient Boulba, qui ressentait aussi, sans la montrer, une émotion dont il ne pouvait se défendre. La journée était grise ; l'herbe verdoyante étincelait au loin, et les oiseaux gazouillaient sur des tons discords. Après avoir fait un peu de chemin, les jeunes gens jetèrent un regard en arrière ; déjà leur maisonnette semblait avoir plongé sous terre ; on ne voyait plus à l'horizon que les deux cheminées encadrées par les sommets des arbres sur lesquels, dans leur jeunesse, ils avaient grimpé comme des écureuils. Une vaste prairie s'étendait devant leurs regards, une prairie qui rappelait toute leur vie passée, depuis l'âge où ils se roulaient dans l'herbe humide de rosée, jusqu'à l'âge où ils y attendaient une jeune Cosaque aux noirs sourcils, qui la franchissait d'un pied rapide et craintif. Bientôt on ne vit plus que la perche surmontée d'une roue de chariot qui s'élevait au-dessus du puits ; bientôt la steppe commença à s'exhausser en montagne, couvrant tout ce qu'ils laissaient derrière eux. Adieu, toit paternel ! adieu, souvenirs d'enfance ! adieu, tout !
    (page 18/19)

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 8 Mai 2015 à 14:31
    Melliane

    Ce n'est pas un livre vers lequel j'irai  facilement j'avoue mais l'histoire est assez intrigante. Merci de la découverte !

    2
    Dimanche 10 Mai 2015 à 20:17

    Je suis heureuse si j'ai pu te faire découvrir une nouvelle piste de lecture, Melliane ! Merci de ton passage ici...smile

    3
    Dimanche 10 Mai 2015 à 22:03
    Ah je me reconnais dans ce que tu dis concernant le nom pas très sérieux de l'auteur hihi, ma foi ça à l' air sympa, en plus j'ai vu il y a peu le journal d'un fou en pièce de théâtre et j'aime beaucoup cette oeuvre de l'auteur ^^
    4
    Mercredi 13 Mai 2015 à 19:05

    Ah, eh bien, il faudra que je lise cette pièce-là, ma chère Missie, surtout elle a ton appréciation !!! yes

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