• Les Métamorphoses d'Ovide

    Les Métamorphoses d'Ovide

    Fiche détaillée

    Auteur > Ovide
    Editeur > Ebooks libres et gratuits
    Genre > classique, mythes et mythologie, poésie
    Date de parution > Ier siècle, 2005 pour la présente édition
    Titre original > Metamorphoseon
    Poids du fichier > 350Ko (330 pages)
    Traduction > du latin par G.T. Villenave (1806)

    auteur

     

    quatrieme de couverture
    Dans son œuvre majeure, poème en quinze livres, Ovide reprend les légendes grecques et décrit avec force détails les transformations des dieux et des hommes en animaux, plantes ou pierres.

    première phrase

    "Inspiré par mon génie, je vais chanter les êtres et les corps qui ont été revêtus de formes nouvelles, et qui ont subi des changements divers."

    avis personnel

    Les Métamorphoses est un poème en 15 chants, qui part de la création du monde pour finir à l'époque d'Auguste, en s'appuyant sur 250 métamorphoses environ et en retraçant les grands mythes fondateurs, comme le déluge qui est un thème commun à plusieurs cultures.

    Ici, Deucalion et Pyrrha sont les deux seuls survivants, choisis par Zeus pour remplacer la race humaine de bronze, jugée trop impie...

     Le genre humain périra sous les eaux, qui, de toutes les parties du ciel, tomberont en torrents sur la terre.
    (page 9)

    La mythologie explique également certains autres événements naturels, comme le désert de Libye ou la couleur de peau des Éthiopiens.
     
    J'ai souri en lisant certains vers, qui ont certainement inspiré Lavoisier (sa maxime est la seule chose que j'ai retenue de mes cours de chimie au collège !!^^) :

    Tout change, rien ne meurt.
    (page 309)

    et plus loin :

    La nature, qui renouvelle sans cesse les choses, ne fait que substituer des formes à d'autres formes. Croyez-moi, rien ne périt dans ce vaste univers ; mais tout varie et change de figure.
    (page 311)

    Bref, ce qui marque surtout dans cette œuvre, c'est l'omniprésence du désir amoureux, qu'il soit partagé ou pas...
    Philémon et Baucis (Chant VIII) représentent l'amour conjugal (mais également l'hospitalité et la piété), Pyrame et Thisbé (chant IV) l'amour malheureux (d'ailleurs, leur mythe a sûrement inspiré Shakespeare pour Roméo et Juliette).
    L'inceste est également abordé et symbolise l'amour anormal avec les mythes de Myrrha (Chant X), Nyctimène (Chant II), Byblis et Caunus (Chant IX).
    Enfin, les amours impossibles rendent les filles, qui veulent rester vierges, victimes du désir impérieux des garçons (Daphné et Apollon, Chant I) ou sont condamnées d'avance par la vanité (Narcisse et Echo, Chant III)

    Les métamorphoses interviennent soit par punition (Lycaon est puni pour sa cruauté, Chant I) soit par récompense ou pitié (Philémon et Baucis pour leur hospitalité, Chant VIII).

    Elles sont parfois la conséquence du désir de vengeance (l'Amour inspire ce sentiment à Apollon pour Daphné dans le but de se venger des moqueries de ce dieu à son égard : "Soudain Apollon aime ; soudain Daphné fuit l'amour" page 15 ; pour se venger de la trahison d'Apollon - encore lui ! - Vénus le fait tomber éperdument amoureux de la mortelle Leucothoe) ou la conséquence de remords (Athéna changeant Arachné en araignée pour se faire pardonner, Chant VI).
    Ou le moyen pour Jupiter d'échapper à la vigilance de Junon pour commettre plus commodément ses adultères !
    C'est aussi parfois le seul moyen pour des mortelles ou des nymphes d'échapper aux désirs libidineux des dieux (métamorphose de Syrinx poursuivie par Pan, Chant I).

    Entre les dieux et les hommes, il n'y en pas un pour rattraper l'autre : vengeance sanglante et implacable, violence, fureur, infanticide, inceste, parricide, viols, mutilation, cannibalisme... franchement, la colonne des faits divers était bien alimentée à l'époque !

    La mécanique des transformations est parfois un peu répétitive  : il arrive que l'on assiste aux mêmes selon un schéma identique, et les digressions nous sortent parfois de notre lecture avant que l'on n'en revienne au sujet initial, mais les passages intéressants relèvent l'intérêt du lecteur (par exemple, j'ai adoré la légende de Midas ainsi que l'histoire très touchante de Cénis, Chant VIII)

    De plus, j'ai mesquinement apprécié le fait qu'Ulysse soit montré sous un jour peu favorable !

    Bien que l'histoire se termine tragiquement, l'autoportrait du cyclope pour attirer Galatée dans ses rets frise vraiment le ridicule, et m'a fait sourire (Chant XIII) :

    ...en me voyant, ma beauté m'a plu. Regarde la hauteur de ma taille : Jupiter n'est point plus élevé dans les cieux (car vous avez coutume de parler du règne de je ne sais quel Jupiter). Une chevelure épaisse couvre mon front altier, et, comme une forêt, ombrage mes épaules. Que si mon corps est couvert de poils hérissés, ne pense pas que ce soit une difformité. L'arbre est sans beauté, s'il est sans feuillage. Le coursier ne plaît qu'autant qu'une longue crinière flotte sur son col. L'oiseau est embelli par son plumage, la brebis par sa toison : ainsi la barbe sied à l'homme, et un poil épais est pour son corps un ornement. ‘Je n'ai qu'un œil au milieu du front ; mais il égale un bouclier en grandeur. Eh quoi ! le soleil ne voit-il pas, du haut des cieux, ce vaste univers ? Et cependant il n'a qu'un œil comme moi.
    (page 278)

    Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le dernier chant où Ovide passe un petit coup de brosse à reluire à Auguste (bon, OK, Ovide est alors en exil et aimerait sans doute rentrer dans les grâces de son prince) :

    César, né dans Rome, est dieu dans sa patrie. Sans égal dans la guerre comme dans la paix, ce n'est pas plus à ses travaux guerriers achevés dans la victoire, au sage gouvernement de l'état, au cours rapide de ses conquêtes, qu'aux vertus de son fils, qu'il doit d'avoir été changé en comète, et de briller parmi les astres : car, dans tout ce que César a fait, sa gloire la plus éclatante est d'être père d'Auguste.
    (page 324)

    Mais ça fait quand même un peu too much, non ?

    Pour conclure, j'ai beaucoup aimé retrouver certains mythes connus et en découvrir d'autres. Mais je dois avouer, que parfois, je me suis un peu ennuyée, j'ai en effet trouvé certaines légendes redondantes, mais il faut dire que j'ai lu ce livre en à peine deux jours. Par contre j'ai été un peu gênée par l'alternance de l'emploi de noms grecs ou romains pour désigner les mêmes dieux, et je ne sais pas si ce défaut existe déjà dans le texte original.

    Appréciation :

    note : 3 sur 5

    extrait

    Morphée vole à travers les ténèbres. Son aile taciturne ne trouble point le silence de l'air. Dans un instant il arrive aux remparts de Trachine. Il dépose son plumage sombre, prend les traits de Céyx, et, sous cette forme, nu, livide, et glacé, il s'arrête devant le lit de la triste Alcyone. Sa barbe est humide, et l'onde a mouillé ses cheveux épars. Il se penche sur le lit, et le visage baigné de larmes :

    « Malheureuse épouse, dit-il, reconnais-tu Céyx ? La mort a-t-elle pu changer mes traits ? Regarde : c'est ton époux, ou plutôt c'est son ombre. Tes vœux, chère Alcyone, ne m'ont été d'aucun secours. J'ai cessé de vivre. Cesse d'espérer que je puisse être rendu à ton amour. Au sein de la mer Égée, la tempête a surpris mon vaisseau ; bientôt submergé, les vents l'ont englouti dans les ondes.
    J'appelais en vain Alcyone lorsque ma bouche a reçu le flot mortel. Tu ne vois point en moi l'auteur suspect d'une fausse nouvelle. Elle ne te parvient point par les bruits vagues de la renommée. C'est moi-même qui viens après mon naufrage te faire connaître mon triste destin. Éveille-toi, lève-toi, donne des larmes à ma mort. Revêts des voiles funèbres, et ne laisse point mon ombre descendre dans les enfers, sans avoir reçu le tribut de tes larmes. » Ainsi parle Morphée. Sa voix est celle de l'époux d'Alcyone. Il paraît verser des larmes véritables. Son geste est semblable au geste de Céyx. Alcyone gémit ; elle pleure, elle agite ses bras en dormant. Elle veut embrasser son époux, et c'est l'air qu'elle embrasse : « Demeure, s'écrie-t-elle, où fuis-tu ? Nous irons ensemble chez les morts. »
    (page 234)

    divers

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    Les Métamorphoses d'Ovide

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  • Commentaires

    1
    Lundi 31 Août 2015 à 22:14
    Ah Ovide, tant de perfection dans ce recueils de récits mythologiques. Je suis d'accord pour dire que toutes les histoires ne se valent pas. Mes livres préférés sont sans conteste les livres XI à XIII ^^
    2
    Jeudi 3 Septembre 2015 à 13:45

    @Missie,
    On a les mêmes préférences à ce que je constate ! ^^
    Même si j'ai l'air de râler un peu dans mon billet, j'ai vraiment été enchantée de me plonger dans ces Métamorphoses d'Ovide... Certaines histoires m'ont beaucoup touchée, et je relirai certains passages choisis avec beaucoup de plaisir !! yessarcastic

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    3
    Jeudi 3 Septembre 2015 à 13:48

    Oui je comprends ton point de vue, je pense que tu as peut-être un peu saturée étant donné que tu as lu le tout très rapidement! Il y a forcément quelques redondances wink2 qui rendent la lecture sans doute moins attrayante par moment! :)

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