• Arria Marcella de Théophile Gautier

    Arria Marcella de Théophile Gautier

    Fiche détaillée

    Auteur > Théophile Gautier
    Editeur > NUMILog
    Genre > nouvelle fantastique, classique
    Date de parution > 1852 pour l'édition originale , 2009 pour la présente édition
    Format > PDF
    Poids du fichier > 241 Kb (74 pages)

    auteur

    Théophile Gautier Né à Tarbes en 1811, Théophile Gautier fait ses études aux lycées Louis-le-Grand et Charlemagne. Il se lie avec Gérard de Nerval, qui l'introduit dans les milieux littéraires. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu'il reconnaît pour son maître et participe activement au mouvement romantique comme lors de la fameuse bataille d'Hernani, le 25 février 1830. Il évoquera avec humour cette période dans Les Jeunes-France. Optant pour la poésie, Gautier fonde le «Petit Cénacle» en 1830 et publie son premier recueil de Poésies. En 1833, un recueil de contes Les Jeune-France et la préface de son premier roman Mademoiselle de Maupin (1835) dénoncent avec esprit et véhémence les excès idéalistes du romantisme. Gautier est un fervent partisan des théories alors en vogue du culte de la beauté et de « l'art pour l'art ». Toute son oeuvre illustra ce manifeste : Comédie de la mort (1838), Émaux et Camées (1852), Le Roman de la momie (1857), Le Capitaine Fracasse (1863). Outre cette recherche esthétique, Gautier fut aussi journaliste, critique littéraire et voyagea beaucoup visitant l’Espagne, l'Algérie, l'Orient et la Russie. On lui doit de nombreux récits fantastiques ainsi que la
    redécouverte de la poésie baroque du XVIIe siècle (Les Grotesques, 1844).
    Il enrichit jusqu'en 1872 Émaux et Camées qui fait de son auteur un chef d'école : Baudelaire dédie Les Fleurs du mal au « poète impeccable » et Théodore de Banville salue le défenseur de « l'art pour l'art », précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantiques et valorisant le travail de la forme (« Sculpte, lime, cisèle » écrit Gautier dans son poème L’Art, dernier pèce de Émaux et Camées, édition de 1872).
    Il continue à publier des articles ou des poèmes mais aussi une biographie d'Honoré de Balzac ou des œuvres de fiction comme son roman de cape et d'épée Le Capitaine Fracasse (1863). Il est nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde et fréquente les salons littéraires du Second Empire mais aussi le milieu de l'art, s’intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner… et élabore le livret du ballet Giselle) comme aux peintres (Eugène Delacroix, Édouard Manet, Gustave Doré…).
    Il meurt en 1872 laissant l'image d'un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l'œuvre diverse est toujours reconnue.

    quatrieme de couverture

    Les merveilles de Pompéi sont englouties sous la cendre comme l'est la vérité pour les yeux grossiers. Parti visiter la ville avec des amis, Octavien, en proie à des élans vers l'idéal, va vivre un « rêve éveillé ». Se retrouvant plongé dans le passé, il vit un véritable parcours initiatique par lequel lui sont révélées la beauté et la vérité des choses. Il ne voit alors plus Arria Marcella comme une statue de cendre mais bien comme une femme magnifique, dont il s'éprend. Plus qu'un déplacement dans le temps, cette expérience est pour le jeune homme le dévoilement d'une réalité seconde, qui pourrait bien être essentielle. Par ce récit au fantastique inédit, Gautier propose une réflexion sur le pouvoir du rêve et de l'amour, seuls capables de percer les êtres et les choses.

    première phrase

    "Trois jeunes gens, trois amis qui avaient fait ensemble le voyage d'Italie, visitaient l'année dernière le musée des Studii, à Naples, où l'on a réuni les différents objets antiques exhumés des fouilles de Pompéi et d'Herculanum."

    avis personnel

    Octavien, en voyage en Italie avec ses amis Fabio et Max, est fasciné au Musée archéologique de Naples par le corps d'une femme prise dans la lave pendant l'éruption du Vésuve en 79 de notre ère.
    La nuit venue, il est réveillé par un sentiment étrange, et ses pas le portent dans une Pompéi ressuscitée, jusque dans la maison d'Arrius Diomèdes, visitée quelques heures auparavant. Là, il y rencontre Arria Marcella, la femme de la moulure, en chair et en os et dont il est tombé amoureux au Musée et qui lui déclare que c'est “Ton désir [qui] m’a ramené à la vie” . Mais il est mis en garde par le père de la jeune femme, un certain Arrius...

    Arria Marcella de Théophile Gautier
    péristyle de la maison de Diomède

    J'avais déjà lu une nouvelle fantastique de Théophile Gautier, La Morte amoureuse, que j'avais beaucoup aimée, mais je dois avouer que le charme a moins agi  sur moi cette fois. L'écriture de l'auteur est pourtant toujours aussi belle. Gautier sait parfaitement retranscrire la beauté de la Campanie à l'aube, ou la splendeur des ruines antiques, ou bien encore faire revivre le quotidien de ces Romains de l'Antiquité avec une belle force d'évocation. Mais j'ai été moins convaincue par les personnages eux-mêmes avec lesquels on passe moins de temps (en tout cas, c'est la sensation que j'ai eue) et qui font passer moins d'émotions.

    L'auteur nous dresse d'abord le portrait de ces trois jeunes gens dont il compare la façon d'aimer si différente : la sensualité pour Fabio, la recherche de l'exploit pour Max (qui apparaît du coup comme l'héritier de Dom Juan) et le romantisme pour Octavien qui est davantage amoureux de l'amour que d'une femme réelle. Notre jeune héros est surtout attiré par les figures historiques ou artistiques du passé, qu'il idéalise.

    Arria Marcella de Théophile Gautier

     Comme dans La Morte amoureuse, la femme aimée est une femme fatale, séductrice n'hésitant pas à prendre les initiatives. Arrius, de son côté, m'a un peu fait penser à l'abbé Sérapion.

    En outre, j'ai l'impression que Wilhelm Jensen s'est inspiré de cette nouvelle pour écrire Gradiva, fantaisie pompéienne, où un archéologue misanthrope tombe amoureux de la femme représentée sur un bas-relief...

    Pour conclure, une nouvelle fantastique agréable, où la frontière entre le rêve et la réalité reste floue jusqu'à la fin, bien écrite mais qui m'a moins marquée que La Morte amoureuse. Certains passages sont, comme toujours avec Gautier, très visuels et poétiques...

    Appréciation :

    note : 3 sur 5

    extrait

    «Oh ! lorsque tu t'es arrêté aux Studii à contempler le morceau de boue durcie qui conserve ma forme, dit Arria Marcella en tournant son long regard humide vers Octavien, et que ta pensée s'est élancée ardemment vers moi, mon âme l'a senti dans ce monde où je flotte invisible pour les yeux grossiers : la croyance fait le dieu et l'amour fait la femme. On n'est véritablement morte que quand on n'est plus aimée : ton désir m'a rendu la vie, la puissante évocation de ton cœur a supprimé les distances qui nous séparaient.»
    (page 62)

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 13:38
    comment fais-tu pour me donner envie de lire des livres sur lesquels je ne me serais jamais arrêtée?
    au fait, Thyia de Sparte est dans ma wish et je compte bien me l'acheter bientôt tout comme un autre de l'auteur, sporus (sorti en ebook) ;)
    2
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 17:26

    Petite précision, le ballet Giselle, dont il écrivit le livret était destiné à la danseuse étoile Carlotta Grisi. Théophile en était fou amoureux et la surnommait "la dame aux yeux de violette". Il traîne d'ailleurs quelque part sur le Web un pastel que l'écrivain avait réalisé de l'étoile.
    Elle accepta son amitié mais refusa toujours de lui céder. Théophile finit par épouser sa soeur Ernesta Grisi.
    Ils restèrent des amis très proches tout au long de leur vie.

    Carlotta Grisi était mon arrière arrière arrière grand-mère, ce qui fait de M. Gautier mon arrière arrière arrière grand oncle (par alliance), classe, non ? winktongue

    3
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 17:42
    Mypianocanta
    Je suis entièrement d'accord avec toi pour dire qu'Arria Marcella semble moins aboutie que la Morte Amoureuse qui est vraiment un "must" dans les nouvelles de Gautier <3 <3 <3

    En fait, je crois qu'on a moins la sensation de mélange entre le rêve et la réalité, puis les personnages comme tu le dis sont peut-être un peu moins travaillés.

    Mais puisque tu as aimé les deux, je te conseille de lire Spirite qui est un régal !
    4
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 17:58

    @Cassie,
    merci ma binômette, mais je te conseillerais de lire La Morte amoureuse plutôt que cette nouvelle.
    si tu veux, on peut se faire une LC pour Thyia de Sparte... et Sporus est aussi bien... yes

    @Link,
    tu m'étonnes que c'est classe... en plus Théophile quoi (*le chevelu au gilet rouge, je suis un peu amoureuse, moi !^^)
    tu devrais écrire une histoire sur ton aïeule d'ailleurs !! ^^

    @Mypianocanta,
    Merci beaucoup pour ton commentaire et ta piste de lecture !!
    Je ne connaissais pas du tout Spirite, mais je suivrai ton conseil...smile

    5
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 18:27

    J'ai assez peu d'informations sur elle. Mon arrière arrière grand mère était Léontine, la fille qu'elle a eu avec le prince Léon Radziwill. On l'appelle Ernestine dans la famille, me demande pas pourquoi. Il y avait chez ma grand mère un IMMENSE portrait d'elle réalisé par son époux Auguste Pinchart, peintre impressionniste très peu connu... Mais après dans le détail, je ne sais pas grand chose... Faudrait romancer à mort (remarque, ça c'est un truc que je maîtrrise pas trop mal ! lol)... Mais bon j'ai tellement de choses à écrire avant...

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    6
    Mercredi 16 Septembre 2015 à 19:02
    pas de soucis pour une LC, je te tiens au courant dès que j'en ai au moins un des deux , par contre pas moyen de trouver les mémoires de Caligula :'S
    7
    Lundi 21 Septembre 2015 à 13:09

    @Link,
    j'ai une solution : garde cette histoire familiale pour tes vieux jours ! winktongue mais tu ne peux pas ne pas l'écrire un jour, ce serait criminel !!

    @Cassie,
    Oki pour la LC !
    Mais aïe pour Les mémoires de Caligula... C'est dommage que l'on n'habite pas à proximité, j'aurais pu te prêter Le César aux pieds nus (qui porte sur la vie de Caligula !!)

    8
    Lundi 21 Septembre 2015 à 13:12

    @Cassie,
    mince j'ai validé trop vite...
    je viens d'aller voir sur le site de l'auteure, et je ne trouve nulle part un article sur ce livre... apparemment, il n'est plus disponible à la vente, mais peut-être l'auteure procédera un jour à une réédition sous un autre titre comme elle l'a fait pour Thyia et Sporus !!

    9
    Vendredi 27 Novembre 2015 à 23:00
    Dommage que tu aies été un peu déçue mais c'est vrai qu'il et difficile de surpasser à mon sens le charme de la morte amoureuse, en tout cas le passage sélectionné montre à quel point le style de cet auteur est beau <3
      • Dimanche 29 Novembre 2015 à 19:51

        Oui, peut-être justement que mes attentes étaient trop importantes par rapport au plaisir que j'avais eu à la lecture de la Morte amoureuse... Et en plus, comme j'avais lu Gradiva, fantaisie pompéienne qui s'inspire largement de la nouvelle de Gautier, du coup, j'avais l'impression de lire encore la même histoire...

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