• Agnès Grey d'Anne Brontë

    Agnès Grey d'Anne Brontë

     

    Fiche détaillée

     Auteur > Anne Brontë
    Editeur > Ebooks libres et gratuits
    Genre > roman classique
    Date de parution > 1847 pour l'édition originale , 2011 pour la présente édition
    Titre original > Agnes Grey
    Format > ePub
    Poids du fichier > 200 Kb (199 pages)
    Traduction > de l'anglais par MM. Ch. Romey & A. Rolet

    auteur
    (sources : Larousse)

    Anne Brontë
    Née en 1820, Anne publie des poèmes, en même temsp que ses soeurs, en 1846 sous le pseudonyme d'Acton Bell. Son premier roman, Agnes Grey (1847), histoire autobiographique d'une gouvernante, n'a guère suscité l'enthousiasme des critiques. En juin 1848, elle publie son second et dernier roman, la Locataire de Wildfell Hall. On retrouve dans ce manifeste féministe l'atmosphère violente des Hauts de Hurlevent ; les mésaventures de Branwell, le frère d'Anne, soupçonné de relations adultères avec la femme de son employeur, ont pu inspirer le parcours de l'héroïne qui fuit avec son fils la brutalité d'un mari alcoolique. Après une longue maladie, Anne Brontë meurt en mai 1849. 

     

    quatrieme de couverture

    Agnès Grey est la fille cadette d'un pasteur. Sa famille se retrouve dans une mauvaise passe financière et pour l'aider, Agnès décide de devenir gouvernante. Son passage dans deux familles va lui révéler que la situation de gouvernante n'est pas des plus faciles. Anne, la plus jeune des soeurs Bronte, s'est appuyée sur sa propre expérience de gouvernante pour écrire ce premier roman dans lequel elle dénonce les carences éducatives des enfants dans certaines familles riches.

    première phrase

     "Toutes les histoires vraies portent avec elles une instruction, bien que dans quelques-unes le trésor soit difficile à trouver, et si mince en quantité, que le noyau sec et ridé ne vaut souvent pas la peine que l'on a eue de casser la noix."

    avis personnel

     Anne Brontë est la seule des soeurs Brontë que je n'avais pas lue, j'étais donc très curieuse de découvrir son oeuvre, et même si le ton est moins passionné que dans Jane Eyre ou Les Hauts-de-Hurlevent, je l'ai littéralement dévorée tant le style de l'auteure est plaisant et fluide...

    L'histoire est racontée à la 1ère personne du singulier par Agnès Grey, la seconde fille d'un pasteur ruiné par de mauvais placements et qui décide d'aider financièrement sa famille en recherchant une place de gouvernante. Un poste lui est offert chez les Bloomfield, famille de bourgeois enrichis, chez lesquels elle se rend, enchantée à l'idée de transmettre ses connaissances. Hélas, la jeune fille n'ira que de désillusions en désillusions, confrontée à des enfants tyranniques et irrespectueux ainsi qu'à des parents méprisants et abusés sur les qualités supposées de leur insupportable progéniture.
    Renvoyée au bout de quelques mois, elle est engagée par les Murray, famille appartenant à la petite noblesse terrienne, et qui la traitent un peu mieux, mais on pouvait difficilement faire pire que les Bloomfield...

    Dans ce roman, Anne Brontë brosse un tableau sans concession sur la dure condition des gouvernantes, et des femmes en général. Seul emploi autorisé pour des femmes pauvres mais respectables, les gouvernantes se retrouvent en butte à la condescendance, voire au mépris de leurs patrons (qui leur sont souvent inférieurs par l'éducation et l'instruction), ignorés par les domestiques qui copient leur comportement sur leurs maîtres, tyrannisées par des enfants pourris gâtés, parfois cruels, paresseux, désobéissants, menteurs... bref, le concept d'enfant-roi n'a pas été inventé au XXIème siècle, croyez-moi,  et j'admire la patience dont fait preuve l'héroïne face à ces têtes-à-claques ! Personnellement, j'en aurais bien pris un pour taper sur l'autre... Bref...
    Les préceptrices sont donc livrées à la tyrannie des enfants sur lesquels les mères leur ont enlevé toute autorité alors qu'elles exigent de leurs employées des résultats scolaires probants. Autant dire que les objectifs sont impossibles à atteindre !
    De plus, les gouvernantes sont vouées à la solitude, ne pouvant espérer se lier socialement avec l'entourage de leurs employeurs, car jugés d'un rang inférieur, ni avec les domestiques; Agnès Grey trouve pourtant de la consolation à côtoyer les pauvres rattachés aux terres de Mr Murray en leur apportant son secours, quand son temps libre lui permet de s'échapper du manoir.; elle goûte également les sermons du nouveau vicaire, Mr Weston, homme plein de bontés et de générosité.

    Mais les femmes de la noblesse n'ont guère un sort plus enviable, condamnées à se marier sans amour afin de conserver leur rang. Certaines mêmes apparaissent comme des mères dénaturées : ainsi, mistress Murray sacrifie sciemment sa fille aînée Rosalie à un noble, débauché notoire, afin de préserver son statut social; cette même Rosalie, devenue mère à son tour, avoue à son ancienne gouvernante qu'elle ne saurait passer son si précieux temps avec sa fille car "elle n'est qu'une enfant, et je ne puis concentrer toutes mes espérances sur une enfant; c'est seulement un peu mieux que de mettre toutes ses affections sur un chien." (page 182)

     La pauvre Agnès Grey supporte son sort avec un stoïcisme admirable !
    Discrète, effacée, timide, dévote, généreuse, dévouée, pudique dans ses sentiments, l'héroïne possède toutes les qualités que la société victorienne attend des jeunes filles, et même si son côté moralisateur et sa passivité nous agacent parfois, elle se montre véritablement attachante, touchante même dans sa volonté de maîtriser ses émotions alors que certaines situations la touchent profondément...

    Pour conclure, une lecture très agréable en compagnie d'une héroïne, peut-être un peu trop parfaite ou trop lisse, mais dont la destinée nous captive d'un bout à l'autre du livre ! Je suis curieuse de découvrir le second et dernier livre de l'auteure...

    Appréciation :

    note : 4 sur 5

    extrait

    page 139 :
    "Elle saisissait toute occasion de le rencontrer, mettait tout en oeuvre pour le fasciner, et le poursuivant avec autant de persévérance que si elle l'eût réellement aimé et si le bonher de sa vie eût dépendu d'une marque d'affection de sa part. Une telle conduite était complètement au-dessus de mon intelligence. Si je l'avais vue tracée dans un roman, elle m'eût paru contre nature; si je l'avais entendu décrite par d'autres, je l'eusse prise pour une erreur ou une exagération; mais, quand je la vis de mes yeux, et que j'en souffris aussi, je ne pus conclure autre chose que ceci : que l'excessive vanité, comme l'ivrognerie, endurcit le coeur, enchaîne les facultés et pervertit les sentiments, et que les chiens ne sont pas les seules créatures qui, gorgés jusqu'au gosier, peuvent s'attacher à ce qu'ils ne peuvent dévorer, et en disputer le plus petit morceau à un frère affamé."

    divers

    Challenge "Les soeurs Brontë" organisé par Missycornish

    Ma 1ère participation au challenge de Missycornish;

    Challenge "Un classique par mois"

    Le 3è classique du mois de juillet pour le challenge organisé par Stephie.

    Challenge "United Kingdom"

    Ma 4ème participation au challenge de Vashta Nerada (Angleterre)

    Rendez-vous "La 99è page"

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 4 Octobre 2013 à 23:27
    Le Chat du Cheshire
    Ce n'est pas mon préféré dans la famille Brontë, mais j'ai adorée quand même :) !
    2
    Dimanche 6 Octobre 2013 à 20:32

    oui, c'était captivant de découvrir les conditions de vie des gouvernantes à l'époque !  j'ai beaucoup aimé également !

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      Commentaire :


    3
    Jeudi 19 Décembre 2013 à 20:36
    Elle n'a pas la fougue de ses soeurs mais ça se lit bien, même si parfois l'héroïne m'a franchement énervé (à se laisser faire et rabaisser)
    4
    Jeudi 19 Décembre 2013 à 22:00

    oui, on a parfois envie de secouer l'héroïne tant elle se montre passive...

    mais cette lecture agréable m'a donné envie de lire l'autre roman d'Anne, La Recluse de Wildfell Hall, qui est apparemment plus tourmenté...

    5
    Pandagarou
    Mardi 2 Septembre 2014 à 03:10

    J'avoue ne pas avoir aimé ce roman. Je l'ai trouvé complaisant et en bref une simple plainte de l'auteur pour les "souffrance" qu'elle a due vivre en tant que gouvernante. La passivité de Agnes Grey est loin de l'idéale de l'époque je pense car dans l'esprit puritain il faut toujours être en activité... Elle ne fait jamais rien pour changer les choses, elle est toujours fatiguée, elle prie Dieu sans prendre d'action, aime pleurer (il y a bien 2 ou 3 scènes où elle se réjouie d'être enfin seule pour pouvoir s'adonné à ce "plaisir"), et elle se sent insulté quand on ose dire qu'une gouvernante est représentée par ses élèves. Elle a aussi un ego surdimensionné où elle se perçoit comme superieur à ses patrons et les servants se qui évidement ne lui rapporte pas d'amis! Et on s'étonne! Il faudrait que le monde ce met à marcher comme elle voudrait juste parce qu'elle l'espère et pas parce qu'elles le forme ou l'eduque. Bien sûre elle est avec des gens audieux, mais elle ne leurs explique jamais sa position et les laisse faire. Comment pourrait-ils savoir que ca ne lui va pas si elle ne dis jamais rien et "accept de souffrir leur tyranie"... c'était d'un frustrant ce livre! 

    6
    Mercredi 3 Septembre 2014 à 15:48

    @Pandagarou,
    Il est vrai que la passivité et la mollesse d'Agnes Grey sont bien agaçantes ! Malgré tout, j'ai bien aimé ce roman...
    En tout cas, merci beaucoup d'avoir pris le temps de décrire ton ressenti de lecture aussi longuement, c'était très intéressant ! smile

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